- eunuque
- (eu-nu-k') s. m.1° Anciennement, chez les souverains de l'Asie et de l'Égypte, homme employé à la garde de la chambre des princes, sans pour cela qu'il fût châtré.• Le roi fit venir un de ses eunuques, SACI Bibl. Paralip. II, XVIII, 8.• Dieu fit en même temps que Daniel se concilia les bonnes grâces et la bienveillance du chef des eunuques, SACI ib. Daniel, I, 9.• Par toute l'Écriture le nom d'eunuque se prend souvent pour un valet de chambre, ou en général pour tout officier servant auprès de la personne d'un prince sans marquer aucun défaut personnel, FLEURY Moeurs des Israél. tit. XXV, 2e part..2° Homme châtré employé à la garde des femmes, particulièrement dans l'Orient.• On voit, dans l'histoire de la Chine, un grand nombre de lois pour ôter aux eunuques tous les emplois civils et militaires ; mais ils reviennent toujours ; il semble que les eunuques en Orient soient un mal nécessaire, MONTESQ. Espr. XV, 19.• L'eunuque Narsès fut encore donné à ce règne pour le rendre illustre, MONTESQ. Rom. ch. 20.• Jamais passion n'a été plus forte et plus vive que celle de Cosrou, eunuque blanc, pour mon esclave Zélide, MONTESQ. Lett. pers. 53.3° Tout individu humain qui a été châtré.• On crève les yeux au jeune roi son fils [de Tancrède], et on le fait eunuque, VOLT. Moeurs, 49.4° Fig. Homme impuissant à agir, à produire. Cet homme est sans imagination ; c'est un eunuque.• Seule [Charlotte Corday] tu fus un homme et vengeas les humains ; Et nous, eunuques vils, troupeau lâche et sans âme, Nous savons répéter quelques plaintes de femme, Mais le fer pèserait à nos débiles mains, A. CHÉN. Ode IX..• Même à ces majestés caduques Il faudrait des peuples d'eunuques, BÉRANG. Ste-All..5° Espèce de flûte qui n'a que trois trous, dans laquelle on chante et qui donne une sorte d'agrément à la voix ; dite autrement jombarde.Terme grec provenant de mots traduits par lit, et garder, avoir (voy. hectique).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.