- ester
- (è-sté) v. n.Terme de palais. Usité seulement à l'infinitif dans cette phrase : ester en jugement, poursuivre une action en justice ou défendre à cette action, c'est-à-dire se présenter en justice soit comme demandeur, soit comme défendeur, ce que ne peuvent faire plusieurs sortes de personnes qui n'ont pas qualité pour cela.• La femme ne peut ester en jugement sans l'autorisation de son mari, Code Nap. art. 215.Ester à droit, comparaître, se présenter devant le juge sur l'assignation qu'on a reçue ; expression de l'ancienne jurisprudence qui ne s'appliquait qu'au droit criminel.• Il fallait venir ester à droit soi-même, à moins d'une dispense expresse du roi, VOLT. Moeurs, 85.XIe s.• Au camp [champ] estez, que ne seions vaincuz, Ch. de Rol. LXXX.XIIe s.• Lors se repasme, ne peut en piez ester, Ronc. p. 171.• Laissez ester vostre ire, qui vient de mauvais art, Sax. XIX.XIIIe s.• Il tient de moi qui sui sa dame, Trois forces que de cors, que d'ame ; Car bien puis dire, sans mentir : Jel fais ester, vivre et sentir, la Rose, 19238.• Le pays où on est estans et demorans, BEAUMANOIR 14.XVIe s.• Et pour en jugement (auquel ils sont deferez et accusez de ne vouloir ester) y faire appeler les detenteurs et occupateurs d'iceux leurs droits, M. DU BELL. 312.Provenç. estar, istar, star ; espagn. et portug. estar ; ital. stare ; du latin stare, être debout ; sanscrit, stha ; comp. l'allem. stehen.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.