- entreprise
- (an-tre-pri-z') s. f.1° Dessein formé qu'on met à exécution. Échouer dans une entreprise. Esprit d'entreprise.• Quand les places sont prises, Il n'est plus temps d'avoir recours aux entreprises, RÉGNIER Élég. 1.• Jamais contre un tyran entreprise conçue..., CORN. Cinna, I, 3.• Mon entreprise est sûre et sa perte infaillible, CORN. Nicom. I, 5.• Allons, déesse, allons ; et sûrs de l'entreprise, Reportons à Médée une âme plus soumise, CORN. Tois. d'or, IV, 5.• Je me plais à tenter des entreprises hasardeuses, MOL. Scap. III, 1.• Le lion dans sa tête avait une entreprise, LA FONT. Fabl. v, 19.• Qui prévoyait de plus loin et qui donnait des moyens plus sûrs pour éviter les inconvénients dont les grandes entreprises sont environnées ?, BOSSUET le Tellier..• L'entreprise madame, est étrange et soudaine, RAC. Brit. III, 8.• Quelle entreprise ici pourrait être formée ?, RAC. Iphig. II, 7.Se dit dans un sens analogue d'opérations militaires.• Rome fit tous les jours de plus grandes entreprises, BOSSUET Hist. III, 6.• Les Étoliens avaient fait quelques entreprises contre Philippe, qui leur avaient assez réussi, ROLLIN Hist. anc. Oeuvres, t. VIII, p. 445, dans POUGENS.• Il semble que les grandes entreprises soient, parmi nous, plus difficiles à mener que chez les anciens ; on ne peut guère les cacher, MONTESQ. Rom. ch. 21.• Nous tromper dans nos entreprises, C'est à quoi nous sommes sujets ; Le matin je fais des projets, Et le long du jour des sottises, VOLT. Quest. sur l'Encycl. conf. en soi-même..Entreprise industrielle, opération de l'industrie.2° Conditions déterminées pour l'exécution de certains travaux, pour une fourniture. Les travaux publics se donnent à l'entreprise.Établissement industriel ou commercial. Entreprise générale de roulage, de messageries.Opération de commerce.• Ils faisaient en société les entreprises qu'ils ne pouvaient faire seuls, FÉN. Tél. XII.• Pour sauver les pensions, il fallut enfin qu'on fit une entreprise de libraire, MARMONTEL Mém. VI.3° Empiétement. Une entreprise sur la prérogative royale.• Quand ils se seront ainsi rendus maîtres de l'esprit des peuples, ce sera en vain que les parlements s'opposeront aux entreprises de Rome sur la puissance temporelle de nos rois, PASC. Prov. 19.• Malgré la justice qu'il y avait dans ces remontrances, le peuple décerna le triomphe aux consuls ; nouvelle entreprise des tribuns sur l'autorité du sénat, VERTOT Révol. rom. VI, 88.Tentative contre, attaque.• C'est la première entreprise que fit Tibère sur le bien d'autrui, PERROT Tacite, 206.• Baasa, fils d'Ahias, fit une entreprise secrète contre sa personne, SACI Bible, Rois, III, XV, 27.4° Par extension, tentative faite sur une femme.• Vous exposant à des regards, que dis-je à des regards ? peut-être aux entreprises d'un perfide qui vous aura souillée, MONTESQ. Lett. pers. 20.5° Terme de fauconnerie. Oiseau de grande entreprise, celui qui attaque hardiment le gibier.XVIe s.• Rois sans honneur, sans coeur, sans entreprise, Dont la vertu sera la paillardise, RONS. 652.• Il n'est entreprinse que d'homme hardi, LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 314.Entrepris. L'ancienne langue disait souvent emprise.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.