- absinthe
- (a-bsin-t', ou, suivant la prononciation réelle, a-psin-t') s. f.1° Plante aromatique et très amère. L'absinthe se nomme aussi aluine ; le nom scientifique est artemisia absinthium.2° Espèce de liqueur faite avec l'absinthe. Prendre un verre d'absinthe.3° Fig. Amertume.• Quand tu la vois si dignement Adoucir toutes nos absinthes, MALH. III, 3.• La vie est cruellement mêlée d'absinthe, SÉV. 120.• Il vaut mieux ne se nourrir que d'un pain d'absinthe et d'amertume, MASS. Dégoûts..• Si votre langue n'est pas toujours trempée dans l'absinthe, MASS. Pardon. Dieux.• Depuis que l'amour me tient à la torture, Il verse dans mon sein l'absinthe toute pure, TRISTAN L'HERMITE Panthée, V, 1.Le genre de ce mot est resté quelque temps indécis ; et Malherbe se servait indifféremment du masculin ou du féminin :• Tout le fiel et tout l'absinthe Dont un amant fut jamais abreuvé, MALH. V. 27.Aujourd'hui absinthe est toujours féminin.XVIe s.• De plant enraciné et de semence s'edifie l'aluine ou absinthe appelé fort, O. DE SERRES 565.• Absinthe romain ou pontique, marin et vulgaire, est dict aussi aluine pour sa grande amertume, comme celle de l'aloes ; aussi fort, c'est-à-dire fort amer ; sa graine tue les vers, O. DE SERRES 615.Provenç. absinti, absens, eyssens ; espagn. ajenjo ; ital. assenzio ; de absinthium, du grec.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREABSINTHE.3° Ajoutez : Avaler son absinthe, subir patiemment quelque chose de désagréable.• Si je n'avais trouvé notre petit Livry tout à propos, j'aurais été malade ; j'avalai là tout doucement mon absinthe, SÉV. Lett. à Guitaut, 6 décembre 1679.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.