- enfilade
- (an-fi-la-d') s. f.1° Suite de chambres dont les portes sont sur une même ligne.• Cette pièce [le lieu du conseil] est la dernière de l'enfilade, SAINT-SIMON 513, 39.• Ce domestique me fit traverser une enfilade de sept ou huit pièces pavées d'albâtre, LESAGE Guzm. d'Alfar. III, 1.• Ils ont bouché de longues enfilades pour changer des portes mal situées, J. J. ROUSS. Hél. VI, 10.• Ennuyé de sa magnificence, il abandonne ces vastes enfilades aux regards des passants, et se retire dans un étroit réduit, MARMONTEL Essai sur le bonh. Oeuvres, t. XVII, p. 206, dans POUGENS..En enfilade, loc. adv. Se dit de pièces de plain-pied qui ouvrent l'une dans l'autre. Plusieurs pièces en enfilade.2° Par extension, choses qui se suivent et s'enchaînent.• Monseigneur se mit à réciter, par amusement, une longue enfilade de noms bizarres d'endroits de la forêt [de Fontainebleau], SAINT-SIMON 209, 65.• Ce n'est pas une enfilade de strophes isolées dont on puisse sans inconvénient augmenter ou diminuer le nombre, DIDER. Lett. à Galiani..• C'est de tout cela ensemble que me vint cette enfilade de duretés que j'essuyai de sa part, MARIVAUX Marianne, part. 2.3° Terme militaire. Nom donné à l'action par suite de laquelle la face ou le flanc d'un ouvrage serait exposé à recevoir, dans le sens de sa longueur, le feu de l'ennemi. Prendre en enfilade.• Cette face de la demi-lune est exposée à l'enfilade, LEGOARANT .Terme de marine. Bordée prenant le vaisseau ennemi dans le sens de sa longueur.4° Terme de trictrac. Position dans laquelle on est constamment battu par l'adversaire, sans pouvoir ni le battre ni même jouer soi-même, de sorte qu'il prend de suite un grand nombre de trous et gagne souvent la partie.Enfiler.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.