- absence
- (a-bsan-s', ou, suivant la prononciation réelle, a-psan-s') s. f.1° Non-présence. Pendant mon absence. Faire de longues absences. Vous me pardonnerez mon absence. L'absence du maître est préjudiciable. Son absence de la cour fut remarquée. Votre absence de ces lieux est un malheur.• Pourvu que vous ayez ce courage, notre absence ne vous nuira point, FÉN. Tél. XXIII.• Ce héros intrépide Consolait les mortels de l'absence d'Alcide, RAC. Phèd. I, 1.• Toute votre vie est une absence continuelle de vous-même, MASS. Conf..2° Absence se prend absolument. Les regrets de l'absence. L'absence affaiblit les affections comme les haines.• Mais enfin je la quitterai, quoique je sache que l'absence peut me la faire perdre, FÉN. Tél. XXII.• L'absence est aussi bien un remède à la haine Qu'un appareil contre l'amour, LA FONT. Fab. X, 12.• L'absence aux vrais amants est encor plus funeste, CORN. Oedipe I, 1.3° Manque. L'absence des défauts dans un livre ne compense pas l'absence des qualités.• Ce philosophe pensait que l'absence de la douleur était le but de sa vie, FÉN. Phil. Épic..4° Fig. Absence d'esprit, et absolument absence, distraction, perte de connaissance. Il est sujet à des absences d'esprit. Il est fort distrait ; il a des absences singulières.• Ce sont là des surprises et des absences d'un moment, MASS. Pent..• Les médecins trouvèrent le pouls si mauvais qu'ils ne balancèrent pas à proposer au roi, qui revenait cependant de son absence, de ne pas différer à recevoir les sacrements, SAINT-SIMON 405, 41.• Quand une personne est un peu interdite, c'est ce qu'on fait passer pour des absences d'esprit ; ce terme est fort en usage, MARG. BUFFET, Observ. p. 43, en 1668.5° En termes de droit, absence d'une personne dont on n'a point reçu de nouvelles depuis une certaine époque, et dont la résidence actuelle n'est pas connue ; et encore, défaut de présence à une assignation.6° EN L'ABSENCE DE, loc. adv. En l'absence du maître, en l'absence du soleil. En mon absence. Élire des tribuns en leur absence.XIVe s.• Un homme est dit attrempé [modéré], en ce qu'il n'a pas de tristesse de l'absence des choses delettables, ORESME Eth. 96.Absentia ; provenç. absensa, absencia ; espagn. ausencia ; ital. absenzia, assenza (voy. absent).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.