- encourir
- encourir 1.(an-kou-rir) v. a.Il se conjugue comme courir.1° Tomber, par quelque méfait, sous le coup d'une pénalité. Encourir les peines portées par la loi. Encourir une amende.• Le bon roi Robert encourut les censures de l'Église pour avoir épousé sa cousine, SAINT-FOIX Ess. Paris, Oeuvres, t. IV, p. 95, dans POUGENS.2° Par extension, s'exposer à.• Et je n'encourrais point.... Le reproche éternel de les avoir trahis, MAIR. Mort d'Asdrub. II, 1.• Et si pour encourir votre indignation, ROTROU Vencesl. I, 1.XIIe s.• À li armer encorent li plusor, Ronc. p. 53.XIIIe s.• À ce que il craignent à encourre le vice de parjure, non pas tant seullement pour la paour de Dieu et de nous, mez pour la honte du monde, JOINV. 295.XIVe s.• La publique honte que il encouroient, BERCHEURE f° 43, recto..• Encourir la doubte d'estre en souspeçon de convoitier le royaume, BERCHEURE f° 30, recto..XVe s.• Nous sommes obligés, par foi et serment et sur deux millions de florins à la chambre du pape, que nous ne pouvons emouvoir guerre au roi de France, sans estre encourus en cette somme, FROISS. I, I, 95.• Je n'ai veu nulle occasion pourquoy plus tost il deust avoir encouru l'yre de Dieu, que de ce que..., COMM. v, 9.XVIe s.• D'où le roy encourut sa derniere ruine, MONT. I, 23.• [Que] celuy qui s'en venge encoure une peine capitale, ID. I, 119.• Demetrius donc, après avoir esté trois ans confiné en ceste Chersonese, encourut d'oisiveté, de graisse et d'yvrongnerie, une maladie dont il mourut, AMYOT Démétr. 74.• Il se faut bien donner garde de tirer trop fort, de peur d'encourir es accidents susdits, PARÉ XIII, 4.Provenç. encorre, encorrer ; espagn. incurrir ; ital. incorrere ; du latin incurrere, de in, en, et currere, courir.————————encourir (s') 2.(an-kou-rir) v. réfl. qui n'est plus usité, mais qui l'a été durant tout le XVIIe siècle.Se mettre à courir.• Afin de la trouver, il s'encourt au trépas, RÉGNIER Plainte..• Et dans la galerie, encor que tu lui parles, Il te laisse au roi Jean et s'encourt au roi Charles, RÉGNIER Sat. x..• Il s'encourt tout transporté frapper à la porte de la chambre, SCARRON Roman com. I, 6.• Ce discours fut à peine proféré, Que l'écoutant s'encourt et tout outré...., LA FONT. les Aveux indiscrets..On écrit aussi s'en courir, en trois mots (voy. courir).XIIIe s.• Par là, soit esté, soit ivers, S'encorent dui flueves [fleuves] divers, la Rose, 8004.XVIe s.• Brutus s'encourut incontinent sur la place, criant que son compagnon estoit traistre, AMYOT Public. 4.Berry, s'encourir, se mettre à courir ; de courir, non avec en, représentant le latin in, mais avec en, représentant inde, de là (voy. en 2).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.