- encanailler
- (an-ka-nâ-llé, ll mouillées, et non an-ka-nâ-yé) v. a.1° Mêler, associer avec de la canaille, avec des gens d'un rang bien inférieur. Avec qui nous avez-vous encanaillés ?• C'est votre rival. - Mon rival ! On m'encanaille de la sorte, DANCOURT le Retour des officiers, sc. 9.• Je respecte trop vos scrupules aristocratiques, pour vouloir vous encanailler, CH. DE BERNARD la Femme de 40 ans, § VII.2° S'encanailler, v. réfl. Faire société avec la canaille.• Célimène : Le siècle s'encanaille furieusement ! - Élise : Celui-là est joli encore, s'encanaille ! Est-ce vous qui l'avez inventé, madame ? - Célimène : Hé ! - Élise : Je m'en suis bien doutée, MOL. Crit. de l'Éc. des fem. 7.• Je suis dans un étage à paraître plus grande Ou qu'une procureuse, ou bien qu'une marchande ; Rien ne m'est plus fâcheux que de m'encanailler, BOURSAULT Fables d'Ésope, IV, 3.• Vous vous êtes, ma fille, exposée à cela, En vous encanaillant de cette guenon-là, BOURSAULT Mots à la mode, sc. 10.• De ce que je m'encanaille avec un vilain monstre comme cela, HAMILT. Gramm. 3.• Ce mot d'encanailler commence fort à s'introduire ; par exemple on dira : je ne veux point m'encanailler de ces gens-là, c'est pour ceux qu'on ne veut pas voir ; bien qu'il ne soit pas fort en usage, il est bien reçu, MARG. BUFFET Observ. p. 39, 1668.• Je ne crains rien tant que de m'encanailler, mauvais mot de la cour, dit DE CAILLIÈRES, 1690.En 1, et canaille.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.