- empreindre
- (an-prin-dr'), j'empreins, nous empreignons, vous empreignez, ils empreignent ; j'empreignais ; j'empreignis ; j'empreindrai ; j'empreindrais ; empreins, empreignons ; que j'empreigne, que nous empreignions, que j'empreignisse ; empreignant ; empreint, v. a.1° Produire en relief ou en creux, par la pression sur une surface, une figure, des traits, etc. Il empreignit son sceau dans la cire.2° Fig.• Nous empreignons de notre être composé toutes les choses simples que nous contemplons, PASC. dans COUSIN.• Dieu avait déjà empreint au dedans de lui [le roi] les caractères de la mort, MASS. Or. fun. Louis XIV.3° S'empreindre, v. réfl. Être marqué. Leurs pas s'étaient empreints sur le sable.• Image fidèle des libres mouvements de l'esprit humain, cette longue histoire que je vous raconte doit s'élever, s'abaisser, s'empreindre de mille couleurs, ou riantes ou sévères, VILLEM. Littér. franç. 18e siècle, 2e part. 3e leçon..EMPREINDRE, IMPRIMER. Ces deux mots sont étymologiquement identiques, puisque tous deux reproduisent le verbe latin imprimere, l'un sous l'ancienne forme française, l'autre sous la forme moderne. La différence que l'usage a mise c'est que imprimer est d'un usage plus étendu. On dit également empreindre ou imprimer un sceau dans de la cire, empreindre ou imprimer un caractère ; mais on dit seulement imprimer une étoffe, imprimer un livre. De plus, au figuré, on se sert presque exclusivement de imprimer.XIIIe s.• Dès ce que fui hors d'ignorance, Et que connui qu'estoit honnours, Emprient a vo douce semblance, Dame, en mon cuer loial amours, A. DINAUX Trouvères artésiens, p. 253.• .... Cuer qui l'amor Dieu maintient, Quant de ceste [amour] se sent emprient...., Fabliaux mss, n° 7218, f° 125, dans LACURNE.XIVe s.• Très dous pensers en li empraint, MACHAUT p. 26.XVIe s.• Car vostre oeil qui fait offense Au coeur où vous este emprainte, à la langue fait defense De vous à vous faire plaincte, ST-GELAIS 188.• Les regles de la raison que nature a empreintes en nous, MONT. I, 54.• La beauté de Stratonice trop vivement empreinte en son ame, MONT. I, 92.• Un bandeau, sur lequel y avoit des couronnes et des victoires empraintes et portraites de broderie, AMYOT Timol. 12.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.