- embourber
- (an-bour-bé) v. a.1° Engager dans un bourbier.• Je fus mené par un postillon sourd et muet qui m'embourba de nuit auprès du Quesnoy, SAINT-SIMON 14, 153.Fig. Embourber quelqu'un dans une mauvaise affaire, l'y engager.2° S'embourber, v. réfl. S'enfoncer dans un bourbier. Ce charretier s'est embourbé.• À peine du limon où le vice m'engage, J'arrache un pied timide et sors en m'agitant, Que l'autre m'y reporte et s'embourbe à l'instant, BOILEAU Ép. III.• Je ne veux pas salir mes pieds dans les chemins Où s'embourbe en marchant le troupeau des humains, LAMART. Jocel. I, 41.Fig. Se perdre en des explications, en des contradictions.• Il n'y a que quinze jours que je suis valet.... je m'embourbe de plus en plus, PICARD Prov. à Paris, IV, 20.XVIe s.• Pendant la pluie n'est possible loger [planter] commodement les arbres, à leur ruine la terre s'embourbant à l'entour des racines, O. DE SERRES 645.• C'est injustice et inhumanité de secourir et redresser celui qui n'en a que faire et qui en vault moins ; j'aime à les laisser embourber et empestrer encore plus qu'ils ne font, et si avant, s'il est possible, qu'enfin ils se recognoissent, MONT. IV, 56.En 1, et bourbe.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREEMBOURBER. - HIST. Ajoutez : XIIIe s.• Clers qui en tel borbier s'enborbe, Ou puis d'enfer en l'orde borbe Plungiez et emborbez sera, Chronique des ducs de Normandie, Appendice III, t. III, p. 530.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.