- emballer
- (an-ba-lé) v. a.1° Mettre dans une balle, empaqueter. Et, pour gagner, emballent et déchargent toutes sortes de marchandises prohibées et défendues, Arrêt du Conseil d'État, 15 oct. 1622.Absolument. La foire est terminée ; tout le monde emballe déjà.Fig. et familièrement. Emballer quelqu'un, le faire partir. On l'a emballé dans une diligence.• Emballez avec tous vos dieux Flore et l'Aurore aux doigts de rose, BÉRANG. Pauvres amours..2° Familièrement. Se rendre maître des volontés de quelqu'un par des paroles captieuses.• Il [le Régent] fut si bien veillé, relayé, tourmenté, qu'ils [Effiac, Canillac, etc.] l'emballèrent [le décidèrent à se prononcer contre les appels au concile], SAINT-SIMON 459, 237.3° Familièrement. S'emballer, v. réfl. Monter en voiture, partir. Allons, il est temps de s'emballer.En un autre sens, s'emballer, se surcharger de vêtements, se mettre chaudement. Si vous voulez sortir par ce grand froid, emballez-vous bien.XVe s.• Et les aucuns Bretons chargeoient sur chars et sur chevaux leurs draps bien emballés, FROISS. II, II, 188.XVIe s.• Qui desrobbe ne sugce, mais gruppe, n'avalle, mais emballe, ravit et joue de passe passe, RAB. Pant. III, 18.En 1, et balle.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREEMBALLER. Ajoutez :4° Populairement, mettre en prison.• Le prévenu l'a accostée, se disant agent des moeurs ; il lui a demandé 10 fr., sous peine, si elle refusait, de la faire emballer, Gaz. des Trib. 27 fév. 1873, p. 127, 3e col..5° V. réfl. On dit d'un cheval qui prend le mors aux dents, qu'il s'emballe.Fig. et populairement. S'emballer, se laisser entraîner à quelque bévue, et aussi s'emporter, ou même se passionner vivement pour quelque chose.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.