- se désister
- désister (se)(dé-zi-sté) v. réfl.1° Terme de jurisprudence. Renoncer à une poursuite. Se désister d'une plainte, d'une demande, d'un appel.Dans le langage général, renoncer, se départir. Se désister de ses prétentions.2° Désister, v. n. Renoncer à, cesser de.• .... Va-t'en donc et désiste De plus m'offrir une aide à mériter Caliste, CORN. Clit. I, 2.Vieilli en cet emploi, qui était celui du XVIe siècle.XIVe s.• Je vous conseille que vous vous desistez de boire ou mangier à nuit ou vespre, Ménagier, I, 3.• Et pour ce qu'ils ne voudrent desister des choses qu'ils faisoient, ne encliner à nostre requeste, nos gens se departirent d'euls, Lettre de Marcel, prévôt de Paris, dans Hist. litt. de la Fr. t. XXIV, p. 428.XVe s.• Quand le mareschal vit que les Pisans ne se vouloient desister de la mauvaise volonté que ils avoient vers leur seigneur, Bouciq. part. III, ch. 6.• D'en plus parler je me desiste ; Ce monde n'est qu'abusion ; Il n'est qui contre mort resiste Ne qui trouve provision, VILLON Ballade de seigneurs du temps jadis..XVIe s.• Le nom et tiltre de vostre alliance entendu, ont soudain desisté de leurs entreprises, RAB. Gar. I, 31.• Lors Panurge desista pourter le hault de ses chausses, RAB. Pant. III, 7.• Desistez doncques vous esbahyr de ce nouveau mien accoustrement, RAB. ib..• C'est une faculté de raison et volonté, par laquelle on elit le bien, quand la grace de Dieu assiste, et le mal, quand icelle desiste, CALV. Instit. 184.• Quand l'homme voyant qu'il fait mal, ne desiste pas pourtant, mais poursuit, CALV. ib. 201.• Qui empeschera que celui qui aura fait un voeu par ignorance, ayant cognu son erreur, desiste de le garder ?, CALV. ib. 1025.• Socrates ne desista cette hardie entreprinse, qu'à la remonstrance de Theramene mesme, MONT. IV, 298.• Il desista d'aller aux banquets où l'on le convioit, AMYOT Péric. 12.• Elle usoit d'une instance vehemente et pressante, qui ne desistoit jamais qu'elle ne fust venue à chef de son entreprise, AMYOT Brutus, 6.Provenç. et espagn. desistir ; ital. desistere ; du latin desistere, de la préposition de, et sistere, arrêter, forme dérivée de stare (voy. stable).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.