- déroute
- (dé-rou-t') s. f.1° Fuite de troupes rompues et en désordre.• Et contre son beau-père ayant besoin d'asiles, Sa déroute orgueilleuse en cherche aux mêmes lieux Où contre les titans en trouvèrent les dieux, CORN. Pomp. I, 1.• Je me vis en déroute avec toutes mes forces, CORN. Attila, I, 1.• À Paris on dit et on croit savoir que c'est une vraie déroute ; toute l'infanterie a été défaite, et la cavalerie en fuite et en désordre, SÉV. 205.• Les Assyriens furent mis en déroute, BOSSUET Hist. III, 4.• Restait cette redoutable infanterie de l'armée d'Espagne, dont les gros bataillons serrés demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute et lançaient des feux de toute part, BOSSUET Louis de Bourbon..• Mais sans doute l'empereur croit, en datant cinq jours de cette ville, donner à une déroute l'apparence d'une lente et glorieuse retraite, SÉGUR Hist. de Nap. X, 2.2° Déroute se dit aussi de la déconfiture ou déconvenue qu'éprouve une personne ou un parti.• Pour les mettre en déroute eux et tous leurs complices, Je n'ai qu'à déployer l'appareil des supplices, CORN. Pomp. IV, 5.• Le cavalier en désordre sortit en déroute, croyant être ensorcelé [il s'agit d'aiguillettes nouées], SÉV. 37.Mettre quelqu'un en déroute, le battre dans une discussion, le mettre hors d'état de répondre.Familièrement. Être, se mettre en déroute, se déranger. Il ne travaille plus depuis huit jours, il s'est mis en déroute, en pleine déroute ; le voilà encore en déroute.3° Fig. Renversement total des affaires de quelqu'un.• Elle en use comme on en use dans la déroute des familles, MASS. Car. Jeûne..• C'est ainsi que souvent par une forcenée Une triste famille à l'hôpital traînée Voit ses biens en décret sur tous les murs écrits De sa déroute illustre effrayer tout Paris, BOILEAU Sat. X..• J'ai parlé de la déroute de la Touanne et de Sauvion, SAINT-SIMON 99, 53.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.