- dérision
- (dé-ri-zion ; en poésie, de quatre syllabes) s. f.Moquerie méprisante.• Peu s'en faut qu'elle ne s'emporte jusqu'à la dérision [de la religion], qui est le dernier excès et comme le triomphe de l'orgueil, BOSSUET Anne de Gonz..• Tourner le nom de Dieu en dérision, BOSSUET Vict. 1.• Ils les portèrent en dérision par toute la ville, MAUCROIX Schisme, liv. I, dans RICHELET.• Et tout le peuple même avec dérision Observant la rougeur qui couvrait mon visage...., RAC. Esth. III, 1.• Faire des dérisions injustes de la piété même, MASS. Car. Inconst..• Ils ont regardé la pénitence comme des dérisions publiques des sacrements, MASS. ib..• Notre zèle, loin de ramener les pécheurs, leur fournit contre nous des dérisions et des censures, MASS. Confér. Cond. des cl. d. le mond..• Et qu'est-ce que la gloire ? un vain son répété, Une dérision de notre vanité !, LAMART. Harm. III, 9.Familièrement. C'est une dérision, c'est-à-dire c'est se moquer. C'est une dérision que d'offrir cent francs pour un pareil travail.XIVe s.• Il semble que l'en face de eulx une derision, quant l'en les loe, ORESME Eth. 28.• Mes seroit par aventure une derision de vouloir bien au vin que l'en aime, ORESME ib. 232.• Et il deffendent aucunes contumelies et derisions estre dites, ORESME ib. 137.• Estre à moquerie et à derision de ses anemis, BERCHEURE f° 20, verso.• Il cuida que la dame lui dist derision, Guesclin. 102.XVe s.• Et pourtant iceux, voyant qu'ils ne pouvoient rien besogner, se departirent de là en faisant plusieurs derisions [pilleries] sur le pays, MONSTREL. II, ch. 169.• Aucuns de ce conseil le prindrent à desrision tant à cause de son petit estat que des termes qu'il tenoit, COMM. V, 14.XVIe s.• Panurge luy fist la babou en signe de derision, RAB. Pant. IV, 57.Provenç. derrizio ; ital. derisione, dirisione ; du latin derisionem (voy. dériseur).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.