- dépérir
- (dé-pé-rir) v. n.1° Périr peu à peu, s'affaiblir graduellement. Sa santé dépérit tous les jours.• La nôtre [armée] était fort dépérie depuis la dernière victoire, VOIT. Lett. 74.• Elle va toujours en dépérissant, BOSSUET III, Paq. 3.• Je sens de jour en jour dépérir mon génie, BOILEAU Épîtr. VIII.• On en voit quelquefois [des enfants] qui dépérissent d'une langueur secrète, parce que d'autres sont plus aimés et plus caressés qu'eux, FÉN. Éduc. des filles, ch. 5.• Il sèche et dépérit au milieu de son abondance, MASS. Pet. car. Tent..• Pendant que la métropole dépérissait, il n'était pas possible que les colonies prospérassent, RAYNAL Hist. phil. VIII, 31.• Ses jours [de Démodocus] dépérissaient, il marchait à grands pas vers le tombeau, CHATEAUB. Mart. II, 216.• L'État n'a point dépéri, Je reviens gras et fleuri, BÉRANG. Ventru..2° Terme de jurisprudence. Les preuves dépérissent par la longueur du temps, c'est-à-dire se perdent à mesure que les témoins disparaissent.Ces créances dépérissent, elles deviennent difficiles à recouvrer.3° Se détériorer, se délabrer, tomber en ruine. Ces meubles, ces monuments dépérissent.Dépérir se conjugue avec l'auxiliaire avoir, quand on veut marquer mieux la manière en tant qu'elle a été continue ou successive : il a dépéri rapidement ; avec l'auxiliaire être, quand on veut marquer l'état ou résultat final, complet : l'agriculture est dépérie.XVIe s.• Les choses mal acquises deperissent, RAB. Pant. III, 1.• Pour chasser les connins [lapins] desperissans la vigne, brouttans les premiers de ses rameaux, O. DE SERRES 198.Provenç. deperir ; du latin deperire, de la préposition de, et perire, périr.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREDÉPÉRIR. - HIST. Ajoutez : XVe s.• Marchandises aventurées, afondrées ou deperies en la riviere, MANTELLIER Glossaire, Paris, 1869, p. 25.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.