- dépeupler
- (dé-peu-plé) v. a.1° Dégarnir d'habitants une ville, un pays.• Quoi ! ces tyrans cruels.... Qui dépeuplent la terre...., VOLT. Alz. II, 2.• On avait banni, dans tous ces États, un usage insensé qui énervait et dépeuplait plusieurs pays méridionaux, VOLT. Princ. de Babyl. 6.Par extension.• Quoi ! Roxane, seigneur, qu'Amurat a choisie Entre tant de beautés dont l'Europe et l'Asie Dépeuplent leurs états et remplissent sa cour, RAC. Bajaz. I, 1.2° Dégarnir un lieu de la plus grande partie des animaux qui s'y trouvaient. Dépeuprer une forêt, un étang.Dépeupler une pépinière, en tirer trop de plants ou beaucoup de plants.3° Se dépeupler, v. réfl. Perdre ses habitants, hommes ou animaux. Le pays s'est dépeuplé. Cette garenne commence à se dépeupler.• On voyait, chez les Carthaginois les villes se dépeupler tous les ans de leur plus florissante jeunesse pour obéir à l'ordre barbare de leurs oracles et de leurs dieux, ROLLIN Hist. anc. Oeuvres, t. V, p. 46, dans POUGENS.XVe s.• Le grand maistre de Prusse, accompagné de plusieurs de ses chevaliers, entrerent au royaume de Lictuaire [Lithuanie] pour le destruire et depopuler, MONSTREL. I, 69.• Le roy vouloit que, pour bien repeupler sa ville de Paris, qu'il disoit avoir esté fort depopulée, que quelques gens, de quelque nation qu'ils fussent, peussent de là en avant venir demourer en la dicte ville, JEAN DE TROYES Chron. 1465.XVIe s.• Les seigneurs de Carthage voyants que leur pays se depeuploit peu à peu, MONT. I, 233.• Et s'ils en eussent voulu depeupler leur terre, il y a longtemps qu'elle fust toute deserte, LANOUE 385.• Comme.... noz villes, arsenacz, magasins.... ayent esté desgarnis et depopulés d'artillerie, pouldres et autres munitions, Ordonn. févr. 1582.Dé.... préfixe, et peupler ; provenç. depopular ; espagn. despoblar ; portug. despovoar ; ital. dipopolare.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.