- démission
- (dé-mi-sion ; en poésie, de quatre syllabes) s. f.1° Acte par lequel on renonce à une dignité, à un emploi. La démission des ministres a été acceptée.• Ils n'ont point donné leur démission, SÉV. 394.• Après sa démission du protectorat, Richard Cromwell voyagea en France, VOLT. Louis XIV, 6.Il se dit aussi quelquefois de l'acte par lequel on ôte à quelqu'un un emploi.• Les intérêts de M. de Pomponne ne sont pas encore réglés ; il a sa démission et n'a point encore d'argent, SÉV. 396.2° Ancien terme de jurisprudence. Démission de biens, abandon général qu'une personne faisait de ses biens à ses héritiers présomptifs, moyennant certaines charges et conditions.Terme féodal. Démission de foi, aliénation que faisait un vassal d'une partie de fief sans rétention de foi, en sorte que cette partie était, par le nouveau possesseur, tenue en plein fief.XVIe s.• Autant de discorde à l'eslection, que de convenance à la desmission, MONT. IV, 83.• Se jouer de son fief [le démembrer] sans demission de foi [sans perdre son droit de seigneur], LOYSEL 641.• Declarant par mots exprés qu'il y a entreregne, afin que nul d'entre vous ne puisse pretendre cause d'ignorance de cette desmission [déchéance], D'AUB. Hist. II, 195.• Depuis qu'il est parvenu au supresme grade d'honneur de la chrestienté, par la demission que luy a faicte de la couronne imperiale l'empereur Charles V son frere, CARL. VIII, 26.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREDÉMISSION. Ajoutez :3° Abnégation.• Ne vous jugez point, mais laissez vous juger avec une entière démission d'esprit par celui que vous avez choisi pour vous conduire, FÉN. Lett. spirit. 86.C'est un latinisme.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.