- délasser
- (dé-lâ-sé) v. a.1° Ôter la lassitude. Le sommeil l'a délassé.• J'ai cru qu'en un lieu où vous ne songez qu'à vous délasser l'esprit, vous pourriez accorder à l'entretien d'Amadis quelques-unes de ces heures que vous donnez aux gentilshommes de votre province, VOIT. Lettre 3.• Il faut délasser l'esprit qui est trop tendu, D'ABLANC. Apophth. dans RICHELET.• Alexandre, étant à Éphèse, pour se délasser l'esprit, allait souvent à la boutique d'Apelle, qui était un fameux peintre de son temps, DU RYER Supplém. de Q. Curce, liv. II, ch. 6, dans RICHELET..• Une princesse qui délassait Louis des soins de la royauté, MASS. Or. fun. Louis XIV.Absolument.• Car qui délasse hors de propos, il lasse, PASC. P. Éloq. 8.2° Se délasser, v. réfl. Se reposer de ses fatigues, prendre du relâche.• Si je suis las, je me délasse ; J'écris, je lis, je mange et boi, Plus heureux cent fois que le roi, RÉGNIER Ép. III.• Du moins une heure ou deux je veux qu'il se délasse, CORN. Cid, IV, 5.• Je me délasserais parmi les précipices Et dans le seul repos trouverais des supplices, ROTROU Antig. V, 8.• .... Des gens se délassen à venir débiter les choses qui se passent, MOL. Éc. des f. I, 1.• Allons nous délasser à voir d'autres procès, RAC. Plaid. III, 4.• Après quelque séjour que cet empereur fit dans Aquilée, afin de se délasser des travaux de la guerre, FLÉCH. Hist. de Théodose, III, 100.• Il est temps de vous délasser de tous vos travaux, FÉN. Tél. I.• Il se délassait à écouter des hommes savants, FÉN. ib. II.• Il est à propos de vous délasser de vos peines, FÉN. ib. VIII.• C'est là qu'ils vont se délasser de l'ennui des plaisirs, MASS. Car. Resp. hum..• Autour de moi, sous l'ombrage, Accourez vous délasser, BÉRANG. Ménétr..Se délasser de, se dit aussi avec un verbe à l'infinitif.• Je m'y promenai même quelques instants pour me délasser d'avoir été assise toute la matinée, MARIVAUX Marian ne, 11e part..Fig.• Sa cruauté se délasse dans la débauche, DIDER. Claude et Néron, I, § 85.Dé.... préfixe, et las. Ce verbe paraît avoir été introduit vers le commencement du XVIIe siècle ; du moins, nous n'en avons pas d'exemple antérieur.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.