- se déjuger
- déjuger (se)(dé-ju-jé. Le g prend un e edvant a et o : déjugeant, déjugeons) v. réfl.Rapporter le jugement qu'on avait porté ; se dit d'une personne ou d'une compagnie qui, après avoir soutenu une opinion ou pris une résolution, en soutient ou en prend une toute contraire. La compagnie avait décidé hier en ce sens, aujourd'hui elle s'est déjugée.XIIe s.• Et ore [ils] dejugent [jugent] les oevres orribles et mortels, ST BERN. 569.XIIIe s.• Mais l'autre jugement n'aront gaires mellor Ke cil qui desjugerent [condamnèrent] à tort nostre segnor, Vie des Saints, dans LACURNE.• Avez veü d'un lecheor Qui vostre cort a desjugiée [rejetée] Et honie vostre maisniée, Fl. et Blanchefl. ms. dans LACURNE.Dé.... préfixe, et juger. Au XIIe siècle dejuger (dé.... préfixe, est augmentatif) signifie juger ; au XIIIe, on le trouve avec le sens de condamner et de refuser de reconnaître pour juge, où dé.... a le sens de révoquer, priver.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREDÉJUGER. Ajoutez :2° On le trouve aussi employé au passif avec le sens de : cassé, rapporté, en parlant d'un jugement.• Nous en sommes arrivés à nous méfier prodigieusement de ces impressions du premier soir, capricieuses, nerveuses, souvent déjugées par le vrai public et par ce juge souverain en matière de succès qu'on appelle la feuille de location, ALPH. DAUDET Journ. offic. 30 août 1875, p. 7383, 4e col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.