- déjouer
- (dé-jou-é)1° V. n. Familièrement, n'être pas à son jeu, jouer très mal.2° Terme de marine. Se dit d'une girouette ou d'un pavillon qui voltige au vent.3° V. a. Faire échouer un projet, une intrigue.• .... Pour déjouer leurs horribles projets, Il faut de votre main m'immoler...., ANCELOT Louis IX, V, 2.Déjouer quelqu'un, détruire l'effet de ses actions ou de ses paroles.Déjouer, qui n'est ni dans Furetière ni dans Richelet, ne se trouve dans le dictionnaire de l'Académie qu'à partir de l'édition de 1762, et encore là c'est seulement un terme de marine qui signifie, en parlant d'un pavillon, flotter au vent.XIVe s.• Le roy fist grands dons et promesses.... Les biens du duc aloit donnant ; Chaicun d'eulx s'aloit dejouant [se réjouissant], Liv. du bon Jeh. 2435.Dé.... préfixe, et jouer.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREDÉJOUER. - REM. Ajoutez :2. Mme de Stael emploie ce mot au sens de railler, tourner en ridicule. Les hommes ne veulent pas qu'on renonce totalement à ses intérêts personnels, et ce qui est à un certain point contre leur nature, est déjoué par eux, De l'influence des passions, I, 1.• [à propos des distinctions de l'esprit] une jolie personne, en déjouant ces distinctions, se flatte de signaler ses propres avantages, ANCELOT ib. 3.Ce sens n'est pas naturel et ne peut guère être admis.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.