- dégât
- (dé-gâ ; le t se lie ; un dé-gâ-t affreux ; au pluriel, l's se lie : des dé-gâ-z affreux) s. m.1° Dommage causé par une cause violente. La grêle, l'orage a fait de grands dégâts. Le passage d'une armée cause toujours des dégâts considérables.• La guerre en quatre jours, au pied de vos murailles, Ferait plus de dégât que cinquante ans de tailles, BOURSAUT Fables d'Ésope, II, 5.• [Les paysans] Forcés de souffrir le dégât que le gibier fait dans leurs champs sans oser se défendre, J. J. ROUSS. Confess. XI.Terme de guerre. Faire le dégât, ravager.• Faire le dégât d'une province, VAUGEL. Q. C. 168.• Il [Corbulon] y marcha avec son armée sans faire le dégât aux lieux par où il passait, PERROT D'ABLANCOURT Tac. 450.• M. d'Humières a fait un très grand dégât partout, SÉV. 267.• Deux cents barques normandes s'approchèrent de la Rochelle et tâchèrent de surprendre cette ville, pendant que les armateurs de Bayonne faisaient le dégât aux environs, ST-FOIX Ess. Paris, t. V, p. 62, dans POUGENS.Dommage causé par les personnes aux propriétés d'autrui, par les bestiaux dans les terres d'autrui.2° Consommation excessive et prodigue de denrées. On fait un grand dégât de bois, de vin dans cette maison.XVe s.• Cils de Toulouse s'en plaignoient trop grandement pour les degats et le grand dommage qu'ils [ceux de Lourdes] leur faisoient, FROISS. II, III, 8.XVIe s.• Vous semez ces fruicts, afin qu'il en face le degast, MONT. IV, 353.• N'ayant reçeu autre profit de ces grandes guerres, sinon degast d'argent et consommation d'hommes, LANOUE 353.• Les estrangers fesoient en France des degats incroyables, Mém. s. du G. ch. 7.Dé.... préfixe, avec le sens augmentatif, et l'ancien français gast, qui avait le même sens qu'aujourd'hui dégât (voy. gâter) ; provenç. deguais.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.