- dégringoler
- (dé-grin-go-lé) v. n.1° Descendre précipitamment avec la rapidité d'une chute, et surtout avec un sens de moquerie ; on n'emploierait pas ce mot en parlant par exemple d'un homme qui se tuerait dans la chute. Dégringoler d'une échelle. La voiture a dégringolé dans un trou.2° Fig. et familièrement.• Si deux ou trois personnes ne soutenaient le bon goût dans Paris, nous dégringolerions dans la barbarie, VOLT. Cité dans CORBLET, Glossaire picard.• Nos ministres dégringolent l'un après l'autre comme les personnages de la lanterne magique, VOLT. Lett. Mme du Deffant, 3 déc. 1759.• Mlle Clairon et Mme du Chappe soutiennent la gloire de la France ; mais ce n'est pas assez : nous dégringolons furieusement, VOLT. Lett. Duc de Richelieu, 25 oct. 1761.3° v. a.• Dégringoler un escalier, Dict. de l'Académie.L'Académie fait, de ce verbe, un verbe actif, parce qu'on dit : dégringoler un escalier ; mais il y a une ellipse, dégringoler un escalier est pour dégringoler le long d'un escalier ; et dégringoler n'est pas plus un verbe actif que ne le sont marcher, courir dans ces phrases : marcher deux heures, courir deux lieues. L'Académie écrirait : les marches que j'ai dégringolées ; la grammaire veut qu'on écrive : les marches que nous avons dégringolé. On ne peut pas dire dégringoler quelque chose ; dégringoler une carafe, etc. Cependant, à l'appui de l'Académie, voy. descendre (descendre un escalier, une pente).Picard, déringoler, dégribouler. Origine inconnue. D'après Richelet, il vient de gringole, corruption de gargouille, gouttière ; cela n'est pas impossible.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.