- amollir
- (a-mo-lir) v. a.1° Rendre mou. La chaleur amollit la cire.2° Fig. Énerver, adoucir. Amollir le courage. N'amollissez pas l'enfance dans les délices.• Pour amollir son coeur, je n'ai rien négligé, CORN. Poly. V, 4.• Une larme d'un fils peut amollir sa haine, CORN. Rodog. II, 4.3° S'amollir, v. réfl. Devenir mou. La cire s'amollit à la chaleur.4° Devenir efféminé.• S'amollir dans les délices et l'oisiveté, FÉN. Tél. III.5° S'adoucir. Son coeur s'amollissait par degrés.• Courage ! ils s'amollissent, CORN. Hor. II, 6.6° Terme de marine. Le vent s'amollit, devient moins violent.XIIe s.• Ke la chars, se ele dist aspres choses, ne l'atraiet à impatience, u, se ele dist losenges, ne l'amolisset à luxure, Job, 452.XIIIe s.• Si manderent au connestable que il vint parler à eus ; et il i venist, et parlerent ensamble, atant que li empereres s'amollia auques, et si taillerent entre els une pais telle que, etc., H. DE VALENC. XXXII.• Molt les a fait amollier Li biaus parlers dou chevalier, Lai d'Ignaur.• Il [Danger] se set bien amoloier, Par chuer [flatter] et par soploier, la Rose, 3147.• Mès quant ele ot bien arousé De lermes l'ort vilain housé, Si le convint amoloier, ib. 15609.• Moult a dur cueur qui n'amolie, Quant il trove qui l'en suplie, ib. 3295.XIVe s.• Car onques pour prieres son cuer ne s'amoli, Guesclin. 12998.• Cuidiés-vous pour menaces nous soions esbahis ? Nous cuidiez-vous trouver tellement amollis Que nous rendons à vous si tost nos edifis ?, ib. 21678-21696.XVe s.• Cet exemple amollia grandement le courage du roi d'Angleterre [fléchit la rigueur], FROISS. I, I, 320.• Son cueur ne se admollit jamais, COMM. IV, 13.XVIe s.• Ô bienheureux tombeau ! la manne, comme rosée tombante de l'air serein, puisse amollir ta pierre !, YVER p. 567.• Il le pria d'amollir son courage en priant, AMYOT Sylla, 49.À et mou. Dans l'ancien français, il y avait deux formes : amolir et amolier ou amoloier.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.