- dédale
- (dé-da-l') s. m.1° Lieu où l'on s'égare, à cause de la complication des voies et des détours.• Dans les dédales verts que formaient les halliers, LA FONT. Captivité de St Malc..• Là, dans leur course fugitive, Des ruisseaux semblent plus beaux Que des ondes que l'art captive Dans un dédale de canaux, GRESSET Ode XI.2° Fig. Embarras, complication, confusion.• Bref, perdez tout à fait mon âme épouvantée, Ou l'ôtez du dédale où vous l'avez jetée, MAIR. Soliman, IV, 4.• Le malheur de ta fille au tombeau descendue Par un commun trépas, Est-ce quelque dédale où ta raison perdue Ne se retrouve pas ?, MALH. VI, 18.• Et sur moins que cela le poids d'une cabale Embarrasse les gens dans un fâcheux dédale, MOL. Tart. V, 4.• Vouloir tromper le ciel, c'est folie à la terre ; Le dédale des coeurs en ses détours n'enserre Rien qui ne soit d'abord éclairé par les dieux, LA FONT. Fabl. IV, 19.• On y voit tous les jours l'innocence aux abois Errer dans les détours d'un dédale de lois, BOILEAU Sat. I.• Du digeste et du code ouvre-nous le dédale, BOILEAU Lut. v..• Au lieu d'entrer dans ce dédale de difficultés...., MIRABEAU Collection, t. II, p. 333.• J'ai trop bravé nos tribunaux ; Dans leurs dédales infernaux, J'entends Cerbère et ne vois point Minos, BÉRANG. Adieu à la gloire..• [Nos songes] Égaraient nos molles pensées Dans les dédales de l'amour, LAMART. Méd. II, 1.XIIIe s.• C'est la maison Dedalu, à sa devise Set cascun entrer, Et tout i sont detenu, Anc. poésies fr. ms. du Vatic. dans LACURNE.Terme grec signifiant Dédale, nom d'un artiste mythologique, constructeur du labyrinthe de Crète, et dont le nom a passé à toute espèce de labyrinthe.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.