- découverte
- (dé-kou-vèr-t') s. f.1° Action de découvrir, de trouver, de faire connaître ce qui n'était pas connu. La découverte d'un trésor, d'un pays. Faire une découverte. La découverte de la vaccine par l'anglais Jenner. La découverte de l'Amérique, des satellites de Jupiter.• La feinte est un pays plein de terres désertes ; Tous les jours nos auteurs y font des découvertes, LA FONT. Fabl. III, 1.• Ces merveilleuses découvertes qu'a faites la science, BOSSUET Mort, 2.• Ceux qui ont le mauvais goût de n'estimer d'une découverte que la peine et le temps qu'elle a coûté, BUFF. Expér. sur les végét. 2e mém..• Les découvertes des savants sont les conquêtes du genre humain, MAIRAN Éloges, Lémery..• Deux découvertes qui se touchent dans l'esprit humain sont quelquefois séparées par des siècles, DIDER. Salon de 1765, Oeuvres, t. XIII, p. 354, dans POUGENS..• Les découvertes ne me paraissent en valeur et en sûreté que quand elles sont rentrées dans la masse commune, DIDER. Peinture en cire, Oeuvres, t. XV, p. 372.• Il n'y a point eu d'événement aussi intéressant pour l'espèce humaine en général et pour les peuples de l'Europe en particulier, que la découverte du nouveau monde et le passage aux Indes par le cap de Bonne-Espérance, RAYNAL Hist. phil. I, Introd..• La découverte de Terre-Neuve fut faite en 1497 par le Vénitien Jean Cabot, RAYNAL ib. XVII, 12.• On ne fait pas une découverte parce qu'on en a besoin, mais parce qu'elle est liée avec des vérités déjà connues, et que nos forces peuvent enfin franchir l'espace qui nous en sépare, CONDORCET Duhamel..Fig. Chose nouvelle qu'on aperçoit dans un sujet quelconque.• On fait en tout genre des découvertes subites dans le caractère des Italiens, STAËL Corinne, IX, 1.Voyage de découvertes, navigation dont le but est de trouver des terres, des îles, des baies, des roches, ou, en général, des objets qui étaient ignorés des navigateurs, des géographes, des naturalistes.2° Terme de guerre et de mer. Aller à la découverte, aller en avant d'une armée navale ou de terre pour trouver l'ennemi, reconnaître ses forces et savoir la route qu'il tient.Par extension, aller observer ce qui se passe.• Il leur fallait tous les jours des voitures pour aller à la découverte, et ils ne découvraient rien, VOLT. l'Ingénu, 13.Être à la découverte, être à la recherche.Terme de marine. Bâtiment léger envoyé en avant ou sur les ailes d'une escadre, pour observer les mouvements de l'ennemi.Matelot en vigie au haut d'un mât.3° Terme d'escrime. Action de se découvrir, de donner du jour à l'arme de son adversaire.J. J. Rousseau a dit découverte pour l'ouverture des portes d'une ville : à l'heure de la découverte ils rentrèrent en ville, Conf. I. Cet emploi n'est pas admis et avec raison.DÉCOUVERTE, INVENTION. La découverte montre ce qui n'était pas connu ; l'invention, combine des conditions connues, d'une façon nouvelle. On dit la découverte de l'Amérique et non l'invention ; et au contraire l'invention de la poudre à canon beaucoup mieux que la découverte. Toutefois, dans un sens général, ces deux mots se prennent très bien l'un pour l'autre.XVIe s.• Le voylà à faire l'amour à la descouverte [ouvertement], MONT. III, 350.• Utile decence, si elle pouvoit interdire à Dieu la descouverte de nos vices, MONT. III, 374.• Encore l'injuria il bien plus oultrageusement, et plus à la descouverte ; et ce en une chanson, qui se commence ...., AMYOT Thém. 41.• C'est le plus court, et c'est hors de la descouverte [vue] de deux petits chasteaux qui...., CARL. VI, 44.• Il y avoit cinquante arquebuziers à cheval qui servoient à faire les descouvertes, et escarmoucher çà et là, CARL. VII, 17.Découvert ; espagn. discobierta.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.