- découcher
- (dé-kou-ché) v. n.1° Coucher hors de son lit.• Il ne découche pas d'avec Rhéa, D'ABLANC. Lucien, t. I, dans RICHELET.Coucher hors de chez soi. Découcher de la maison.• Lui-même se marie le matin, l'oublie le soir, et découche la nuit de ses noces, LA BRUY. XI.• Il va, il vient, il sort, il rentre, il découche sans qu'on lui demande ce qu'il a fait, ce qu'il est devenu, RAYNAL Hist. phil. VI, 23.2° V. a. Obliger quelqu'un à céder le lit où il couche. Dans un hôtel on ne découche personne.3° Se découcher, v. réfl. Se lever.• Car en chasseur fameux j'étais enharnaché, Et, dès le point du jour, je m'étais découché, MOL. la Princ. I, 2.N'est plus usité en ce sens.Se dit encore dans les provinces, comme découcher, verbe neutre, pour coucher hors de son lit, hors de chez soi, mais il n'est plus du bon usage.XIIe s.• Les tenebres de ceste nuit ki, par vraie repentance, descolchent et despitent la lumiere de la prosperiteit del siecle, Job, 462.XVe s.• À cette heure, que l'estourmi monta et le haro, il estoit en son hostel et se commençoit à decoucher [lever], FROISS. II, III, 98.• Il est toujours des premiers descouchés [levés] et premier prest et devant au chemin, LOUIS XI Nouv. XVI.XVIe s.• Puis quand l'aube se descouche De sa jaunissante couche Pour nous esclerer le jour...., DU BELLAY III, 79, verso..• Les medecins lui conseillerent de descoucher d'avec sa femme [de faire lit à part], MARG. Nouv. LIV.• Sa majesté s'estoit descouchée de sa chambre [avait couché ailleurs] pour parler à luy à part, CARL. IV, 4.Dé.... préfixe, et coucher.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREDÉCOUCHER. Ajoutez :4° S. m. Le découcher, la nuit passée hors de chez soi.Frais de découcher, allocation que certaines administrations payent à leurs agents, employés ou ouvriers, lorsqu'ils sont obligés de découcher pour les besoins de leur service.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.