- déclinaison
- (dé-kli-nè-zon) s. f.1° Terme de philosophie. Déclinaison des atomes, mouvement oblique qu'Épicure leur attribuait pour expliquer comment ils se rencontrent, et pour obvier à la difficulté qu'offre le mouvement rectiligne supposé par Démocrite.2° Terme d'astronomie. Arc d'un grand cercle de la sphère, compris entre l'astre qu'on observe et l'équateur.• Ptolémée avait fixé la plus grande déclinaison du soleil trop au septentrion, VOLT. Moeurs, 1.3° Terme de physique. Déclinaison de l'aiguille aimantée, mesure de l'angle qui est formé entre la direction du méridien et celle d'une aiguille aimantée.4° Terme de gnomonique. La déclinaison d'un cadran vertical est ce qui lui manque de degrés pour regarder directement un des points cardinaux.5° Terme de grammaire. Dans les langues qui ont des cas, les désinences propres aux noms, aux pronoms et aux adjectifs dans leurs différents cas. La déclinaison de rosa, de dominus.Classes ou divisions établies parmi les noms et adjectifs d'une langue, d'après les séries des terminaisons. Les cinq déclinaisons latines. On ne compte en grec aujourd'hui que trois déclinaisons. L'ancien français avait une déclinaison formée de deux cas, le nominatif et le régime.Dans le français moderne, changements qu'éprouvent les noms en passant du singulier au pluriel, et du masculin au féminin.Les Latins ont dit décliner un verbe, déclinaison d'un verbe, pour exprimer la suite des flexions, et conjugaison dans le sens de réunir en une même classe tous les verbes qui se déclinent de même. En français on ne fait pas cette distinction, et on ne dit jamais la déclinaison d'un verbe.XIIIe s.• Articles et declinoisons, Bat. des sept arts.XVe s.• Declinable sans declinacion, CH. D'ORL. Ball. 111.XVIe s.• Ces mutations et declinaisons que nous souffrons nous desrobent la veue de nostre perte, MONT. I, 82.• Nous pelotions nos declinaisons [grecques], MONT. I, 195.• Ces termes la sont declinaisons, passages ou vicissitudes de ce qui ne peult durer, MONT. II, 379.• Nous aurons hasté sa declinaison et sa ruyne [du nouveau monde] par nostre contagion, MONT. IV, 17.• Et combien qu'il y ait eu d'autres causes qui l'ont amené à ceste declinaison, toutesfois plusieurs estiment que ceste-ci...., LANOUE 375.• Quand il vint à la declinaison [déclin] de sa vie, CARL. I, 25.• La declinaison du jour les y appelloit, CARL. VIII, 24.• Nostre langue n'a ses declinations, ses pieds et ses nombres, comme ces deux autres, DU BELLAY I, 11, verso.• Declinaison est ung separement que le solleil faict par son propre mouvement hors de la ligne aequinoctiale ; c'est assavoir six mois de l'an en la partie du nort, et six aultres mois en la partie du su, Premières oeuvres de J. Devaulx, pillote, Havre 1583, dans JAL..Provenç. declinatio, declinazo ; espagn. declinacion ; ital. declinazione ; du latin declinationem, de declinare, décliner. Dans déclinaison, la finale aison est la transformation régulière de la finale latine atio, suivant l'ancienne euphonie de la langue.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.