- déclamateur
- (dé-kla-ma-teur) s. m.1° Celui qui déclame. C'est un bon, c'est un mauvais déclamateur.• Il fallut bien enfin dire un mot des acteurs et des actrices, sujet éternel des entretiens de table de Versailles et de Paris ; on convint qu'un bon déclamateur est aussi rare qu'un bon poëte, VOLT. l'H. aux 40 écus, d'un bon souper..2° Anciennement, rhéteur qui faisait des exercices d'éloquence dans une école.• Quand on parcourt l'histoire de la poésie, on a quelquefois le regret de trouver les plus belles maximes en contradiction avec la vie de leur déclamateur, GRESSET Disc. de réception à l'Acad..• Les noms de déclamateurs et de sophistes n'avaient point alors l'acception défavorable qu'on y attacha depuis, DIDER. Règne de Claude et Néron, I, § 1.3° Orateur, écrivain boursouflé, emphatique, faible de pensée et bruyant d'expression.• Je ne pense pas que personne m'accuse de vouloir faire le déclamateur et de vouloir agrandir de petites choses, BALZ. le Prince, 5.• Ainsi parla le boeuf ; l'homme dit : faisons taire Cet ennuyeux déclamateur, LA FONT. Fabl. X, 2.• St Paul n'outrait pas les choses et n'était pas un déclamateur, BOSSUET Avert. 5.• Tous ces pompeux amas d'expressions frivoles Sont d'un déclamateur amoureux de paroles, BOILEAU Art p III.• Un clerc mondain ou irréligieux, s'il monte en chaire, est déclamateur, LA BRUY. XV.Adjectivement. Un style déclamateur. Un ton déclamateur.• Leurs sermons sont moins compassés, moins affectés, moins déclamateurs qu'en France, VOLT. Louis XIV, 34.Excepté au sens de celui qui déclame, déclamateur, soit substantif, soit adjectif, a toujours une acception défavorable.Lat. declamator, de declamare, déclamer.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREDÉCLAMATEUR. Ajoutez :4° Au fém. Déclamatrice, celle qui déclame, qui sait déclamer. Comme chanteuse et comme déclamatrice, l'éducation de Mlle E.• paraît presque entièrement terminée, E. GAUTIER Journ. offic. 7 nov. 1876, p. 8006, 3e col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.