- décapiter
- (dé-ca-pi-té) v. a.1° Terme de jurisprudence criminelle. Trancher la tête à un condamné.• Courage, ma fille [Clothon, la parque], pends les uns, décapite les autres, pour leur apprendre qu'ils sont hommes, et ne les élève que pour les précipiter de plus haut, D'ABLANCOURT Lucien, Caron..• On bandait les yeux de ceux qu'on décapitait pour crimes de trahison envers le roi et l'État.... ceux qu'on ne décapitait point pour crimes de trahison, étaient les maîtres d'avoir ou de n'avoir pas les yeux bandés, SAINT-FOIX Ess. hist. Paris, Oeuvres, t. IV, p. 217, dans POUGENS..• Combien de gouverneurs son maître avait fait décapiter, depuis qu'il avait introduit sa domination dans les Indes, RAYNAL Hist. phil. II, 5.Fig.• Dans la guerre que le despotisme fait aux supériorités sociales, il ne recule pas plus que la démagogie devant les attentats qui décapitent la société même, V. HUGO cité dans le Dict. de POITEVIN.2° Ôter la tête, le bout supérieur de quelque chose.• Les rivets [dans les chemins de fer] sont soumis à des efforts de cisaillement qui en décapitent un grand nombre qu'il faut remplacer au fur et à mesure, Presse scientifique, 1861, t. III, p. 232.XIVe s.• Premierement batuz de verge et puis descapitez, BERCHEURE f° 69, recto..XVe s.• Et tantost feurent interroguez, et confesserent le cas, et feurent decapitez, ainsi que raison vouloit, JUVÉNAL DES URSINS Charles VI, 1404.• Et fit decapiter un sien secretaire, COMM. VII, 2.XVIe s.• Nostre justice ne peult esperer que celuy que la crainte de mourir et d'estre decapité ou pendu ne gardera de faillir, en soit empesché par l'imagination d'un feu languissant ou des tenailles ou de la roue, MONT. III, 120.• Pour toute aultre chose [dans une armée turque] tant legiere soit elle, non necessaire à la nourriture, on les empale ou decapite sans deport, MONT. IV, 200.Dé.... préfixe, et le latin caput, capitis, tête ; provenç. descapitar, decapitar ; ital. decapitare.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.