- débrider
- (dé-bri-dé) v. a.1° Ôter la bride à un cheval, à une bête de somme.Absolument. ôter la bride avec l'idée de halte. Nous débriderons à deux lieues d'ici.Fig. et familièrement. Sans débrider, sans interruption. Il a travaillé, il a dormi sept heures sans débrider.Débrider, faire une chose avec précipitation. Il a bientôt débridé son bréviaire.• Je ne joue plus, la bassette ne m'est plus de rien ; je songe un peu à l'autre vie ; je ne tuais personne ; mais à grand' peine disais-je mon bréviaire, et plus d'une fois j'ai quitté le jeu pour aller débrider vêpres, et puis retourner quêter un sonica, Journal ou Suite du voyage de Siam des pères jésuites, 9 juillet 1685, t. III, p. 90.Populairement, manger goulument. Il eut bientôt débridé ce qui était sur la table.2° Terme de carrier. Détacher le câble de la pierre, lorsqu'elle est arrivée au haut de la carrière.3° Terme de chirurgie. Pratiquer l'opération du débridement.XVIe s.• Nous voyons les tyrans debridés : sur cela il nous semble que Dieu n'a plus moyen de nous sauver, CALVIN 245.• Nous reprouvons seulement les appetits desbridez et desordonnez, CALVIN Instit. 468.• Licence desbridée, CALVIN ib. 927.• Ne debridez pas si viste, seigneur Pastorelli, va dire le seigneur Alphonse, je vous vays renvoyer chez vos parents, CHOLIÈRES Contes, t. II, après-dinée 8.• Un cheval desbridé, AMYOT P. Aem. 29.• Leur langue estant orde ou aspre et desbridée à proferer paroles indignes, AMYOT Comm. refréner la colère, 13.Dé.... préfixe, et bride.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.