- débordement
- (dé-bor-de-man) s. m.1° État d'un fleuve, d'une rivière qui franchit les bords de son lit.• Les ravages d'un fleuve en son débordement, ROTR. Bélis. I, 6.• Strabon remarque que, sous Pétrone gouverneur d'Égypte, lorsque le débordement du Nil montait à douze coudées, la fertilité était fort grande, ROLLIN Hist. anc. Oeuvres, t. I, p. 28, dans POUGENS.Par extension, évacuation prompte et copieuse de quelque matière excrémentielle.• M. Levasseur, qui mangeait beaucoup et avec une extrême voracité, était sujet à des débordements de bile et à de fortes diarrhées qui lui duraient quelques jours et lui servaient de remède, J. J. ROUSS. Conf. IX..2° Fig. Irruption de multitudes. Le débordement des barbares dans l'empire romain.• L'Europe courait risque, si Charles Martel ne se fût opposé à ce débordement d'infidèles, MAUCROIX Schisme, t. I, dans RICHELET.3° Excès des passions, des crimes.• Les fleuves teints de sang.... Par le débordement de tant de parricides, CORN. Pomp. I, 1.• En reprochant à ceux qui la composent [une cour] leurs moeurs corrompues et leurs débordements, BOURD. Homél. sur l'aveugle-né, Dominic. t. IV, p. 508.• Elle a souillé toute la terre par le débordement de sa passion, SACI Bible, Jérémie, III, 9.• De ces écoles publiques de lubricité naissait, comme il arrive toujours, un débordement de vices, MASS. Panég. St Louis..Dissolution de moeurs. Vivre dans le débordement.• Pour ses débordements j'en ai chassé Julie, CORN. Cinna, V, 2.4° Effusion. Débordement de paroles.• Vient-on de placer quelqu'un dans un nouveau poste, c'est un débordement de louanges en sa faveur, LA BRUY. VIII.• Quand tu auras essuyé ce débordement de ma philosophie, MONTESQ. Lett. pers. 69.Débordement d'écrits, de pamphlets, etc. se dit d'écrits, de pamphlets, etc. qui se multiplient et se répandent.XVIe s.• La nature s'oublie tellement qu'au lieu d'une crise elle fait une hypercrisie, et, au lieu d'une evacuation juste et moderée, fait un desbordement desreglé et pernicieux, PARÉ XX, 11.Déborder.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.