- débile
- (dé-bi-l') adj.Qui manque de force, au physique et au moral.• Ô débile raison, où est ores ta bride ? Où ce flambeau qui sert aux personnes de guide ?, RÉGNIER Sat. IX..• Contre ce double effort débile est ma vertu, RÉGNIER Dial..• Débile et mal remis encor de la faiblesse Où ma perte de sang et ma chute me laisse, ROTROU Vencesl. IV, 2.• Ses attraits, son esprit, sa politique habile, Du prince ont subjugué la volonté débile, ROTROU Bélis. I, 1.• Vil esclave de femme, esprit lâche et débile, ROTROU Antig. IV, 6.• Son coup [de la tentation] est pour les uns rude, ferme, pressant, Pour les autres débile et mol et languissant, CORN. Imit. I, 13.• Son courage sans force est un débile appui, CORN. Hor. IV, 2.• Sire, ne donnez rien à mes débiles ans, CORN. ib. V, 3.• Débile vaillance, CORN. Médée, V, 7.• Je vous remets, mon fils, ces honneurs souverains Que la vieillesse arrache à mes débiles mains, VOLT. Alz. I, 1.• Dans mon âge débile Les dieux ne m'ont donné qu'un courage inutile, VOLT. Brutus, IV, 6.• Débile audace, VOLT. Triumv. IV, 1.• Aucun ne se présente à ma débile vue, VOLT. Mérope, III, 1.• C'est pour vous-même ici que ma débile voix Vous implore aujourd'hui pour la première fois, VOLT. Fanat. IV, 4.• Il fait bâtir une maison de pierre de taille.... dont il assure en toussant et avec une voix faible et débile qu'on ne verra jamais la fin, LA BRUY. XI.• Le débile et dernier effort qu'il [Voltaire] faisait pour lui plaire [au public] , Irène, fut applaudie comme l'avait été Zaïre, MARMONT. Mém. liv. X, t. III, p. 208.• Sois heureux, et surtout aime un ami qui t'aime ; Ris de son coeur débile aux désirs condamné, De l'étude aux amours sans cesse promené, A. CHÉN. Élég. 21.• Son bras maigre cherchait le mien, Et mon verre, en touchant le sien, Se brisa dans ma main débile, A. DE MUSSET Poésies nouv. Nuit de déc..Terme de botanique. Dont la tige est trop grêle, trop faible pour se soutenir seule et sans appui.XVe s.• Nostre miserable chair est toute malade et toute paresseuse et somnolente et debile à te prier, GERSON dans le Dict. de DOCHEZ..XVIe s.• D'autant que tu es plus debile en toy, Dieu te reçoit tant mieux, CALVIN Instit. 190.• Dieu aide et subvient à notre volonté debile, CALVIN ib. 213.• Les flancs des bastions se peuvent emboucher ou briser, quand les espaules sont debiles, LANOUE 337.• Quoyqu'il fust de nature debile, et de petite et foible complexion, si ne laissa il pas pourtant d'estre vaillant homme, AMYOT Caton, 42.• Et si avoit d'avantage la voix foible et debile, AMYOT Démosth. 9.• Il y en a qui prennent la difference des fievres, de l'intension de leur chaleur, appellant les unes bruslantes, et les autres tiedes et debiles, PARÉ XX, 6.• Leurs femelles [des alcyons] ne recognoissent autre masle que le leur propre.... s'il vient à estre debile et cassé, elles le chargent sur leurs espaules, le portent partout, et le servent jusques à la mort, MONT. II, 197.Bourguig. débille, ll mouillées ; du latin debilis, faible.• Débile a été refait postérieurement sur le latin ; debilis ayant l'accent sur de, la forme ancienne serait dieble ou deble, comme fieble, feble (faible), de flebilis ; et en effet le mot se trouve, mais en composition avec la préposition en : [Ceux].... ki feble Sunt par lur veillesce e endeble, MARIE Purgatoire, 391.Le latin debilis est dans le même rapport avec debeo (voy. devoir), que habilis avec habeo, et signifie proprement : celui qui n'a pas, qui manque de....SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREDÉBILE. Ajoutez :Par extension. Dessin débile, dessin qui manque de vigueur. Celui qui l'a fait [un tableau] ne colore pas mal ; le dessin en est fort débile, Lettre de Mignard, dans Revue des documents historiques, 3e année, n° 25, avril 1875, p. 2.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.