- drôlerie
- (drô-le-rie) s. f.1° Trait de gaillardise ou de bouffonnerie. Voilà une plaisante drôlerie. Les charlatans amusent le peuple avec mille drôleries.2° Chose de peu de valeur, bagatelle.• Hé bien, messieurs, qu'est-ce ? me ferez-vous voir votre petite drôlerie ?, MOL. Bourg. gent. I, 2.• Je viens de remettre à l'ami Thiriot une copie de ma petite drôlerie, que vous me paraissez avoir envie de lire, D'ALEMB. Lett. à Volt. 22 sept. 1760.• Ma petite drôlerie [traduction], dont vous me demandez des nouvelles, est assez dégrossie, P. L. COUR. Lett. I, 219.XVIe s.• Le clergé leur est en risée, depuis qu'on a fait la monstre generale qu'ils appellent la drolerie, et de laquelle mesmes ils font faire des tableaux contre les deffences du legat, D'AUB. Hist. III, 292.• Le roy confessa n'avoir receu en sa vie aultant de plaisir pour une drollerie champestre, CARL. III, 9.• Les peintres, maçons, orfevres, menuysiers, et telles sortes d'ouvriers, se sont addonez à ce qu'ils appellent drauleries, SAINT-JULIEN Mesl. hist. p. 575, dans LACURNE.• On donne le los à la reyne Ysabelle de Baviere, femme du roy Charles sixieme, d'avoir apporté en France les pompes et les gorgiasetez pour bien habiller superbement et gorgiasement les dames ; mais, à voir dans les vieilles tapisseries de ce temps des maisons de nos roys où sont pourtraittes les dames ainsi habillées qu'elles estoient pour lors, ce ne sont que toutes drolleries, bifferies et grosseries au prix des belles et superbes façons, coiffures, gentilles inventions et ornemens de nostre reyne, BRANT. Dames illustres, p. 211, dans LACURNE.Drôle.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREDRÔLERIE. - ÉTYM. Ajoutez : Angl. drollery. Drollery signifiait, au temps de Shakespeare, une farce jouée par des acteurs de bois, une troupe de marionnettes : a living drollery, la Tempête, acte III.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.