- dominant
- dominant, ante(do-mi-nan, nan-t') adj.1° En parlant des choses, qui domine, qui prévaut. Goût dominant. Passion dominante.• Comme elle [la passion du trône] est la première, elle est la dominante, CORN. Tite et Bér. I, 2.• Je veux, je tâche en vain d'éviter par la fuite Ce charme dominant qui marche à votre suite, CORN. Attila, III, 2.• Vous savez, me dit-il, que la passion dominante des personnes de cette condition [les gentilshommes] est ce point d'honneur qui les engage à toute heure à des violences, PASC. Prov. 7.• N'en doutons pas, chrétiens : Dieu a préparé dans son conseil éternel les premières familles qui sont la source des nations, et, dans toutes les nations, les qualités dominantes qui devaient en faire la fortune, BOSSUET Marie-Thér..• L'inclination dominante de notre âme, MASS. Carême, Culte..• Il l'aimait trop pour que l'aventure des diamants eût fait sur son coeur une impression dominante, VOLT. l'Ingénu, 19.Religion dominante, religion qui domine dans un pays et qui est celle de l'État.2° En parlant des personnes, qui domine, qui exerce l'autorité.• Cet ordre et cette suite si scrupuleuse sont peu dignes de la liberté de l'esprit de Dieu [dans les psaumes], sont des marques de contrainte et de servitude, sont des chaînes et des fers que brise et met en pièces, du premier coup, cet esprit dominant et souverain, BALZ. Socr. chrét. Disc. 7.• Un grand nombre de villes obtenaient pour leurs concitoyens le droit de citoyens romains, et, unies par leur intérêt au peuple dominant, elles tenaient dans le devoir les villes voisines, BOSSUET Hist. III, 6.• Il est le seigneur dominant de tout le quartier, LA BRUY. VI.• L'esprit dominant assujettit les autres à son tribunal, VAUVENARGUES. Max. 281.• Malheur à la réputation du prince qui est opprimé par un parti qui devient le dominant, MONTESQ. Rom. I.3° Terme de droit féodal. Un fief dominant, un fief qui avait sous lui d'autres fiefs. On dit dans le même sens seigneur dominant.4° Terme de jurisprudence. Fonds dominant, celui en faveur duquel est établie une servitude, par opposition à fonds servant, celui qu'elle frappe.5° Terme de grammaire. Voix ou voyelle dominante dans une diphthongue, celle sur laquelle la voix s'arrête. Dans le mot diable il y a la diphthongue ia, où l'i n'a qu'un son très fugitif ; a est la voix dominante.6° Les cordeliers nomment père dominant, dans chacune de leurs provinces, un supérieur principal, dont l'autorité est absolue sur tous les autres.7° Terme de minéralogie. Forme dominante d'un cristal, le solide géométrique simple auquel on peut le rapporter en ne considérant que les faces les plus étendues.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.