- amaigrir
- (a-mè-grir) v. a.1° Rendre maigre. Le jeûne l'amaigrissait.Absolument. On prétend que l'usage du vinaigre amaigrit.2° Fig.• Bien qu'il soit infiniment sensible à la misère et aux plaintes de son peuple, il n'a pu néanmoins s'empêcher de l'amaigrir, BALZ. Le Prince, ch. 17.3° Amaigrir un terrain, le rendre stérile.• Le cheval et la plupart des autres animaux amaigrissent en peu d'années les meilleures prairies, BUFF. Boeuf..4° Terme d'architecture. Diminuer l'épaisseur. Amaigrir une pierre, une pièce de charpente.En peinture, amoindrir. Ce muscle est trop fort ; il faut l'amaigrir.5° S'amaigrir, v. réfl. Se rendre maigre. S'amaigrir par l'abstinence.• Pour m'aller amaigrir avec un tel chagrin, MOL. le Dépit, I, 2.En parlant d'un modèle en terre glaise, diminuer de volume, se resserrer en séchant. Cette figure s'est amaigrie.XIIIe s.• Icis venirs, icis alers, Icis veilliers, icis parlers Font as amans sous lor drapiaus [vêtements] Durement ameigrir lor piaus, la Rose, 2558.• À li [papelardise] et as siens est la porte Deveée de paradis ; Car ices gent si font lor vis [visages] Amegrir, a dit l'Evangile, Pour avoir loz parmi la ville, la Rose, 433.XVe s.• Il convient qu'il soit amesgriz ; Il a trop grasse la ventraille, Mart. de S. P. et S. P.XVIe s.• En lieu d'amaigrir pour le jeune de caresme, elle estoit plus belle et plus fraische qu'à caresme-prenant, MARG. Nouv. XXXV.• Les ciches emmaigrissent la terre, O. DE SERRES 100.Provenç. amagrezir ; catal. amagrir ; espagn. amagrecer ; de à (voy. à) et maigrir (voy. maigrir).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREAMAIGRIR. Ajoutez :6° S'amaigrir, perdre de sa compacité, en parlant de la terre.• L'art intervient pour diriger les eaux stagnantes ou pour empêcher, s'il y a une pente légère, que les terres ne s'amaigrissent par leur écoulement, Journ. offic. 11 fév. 1875, p. 1132, 2e col..Dans la citation de Molière, la vraie leçon est emmaigrir.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.