- dissolu
- dissolu, ue(di-sso-lu, lue) adj.1° Livré à la dissolution, à la débauche.• Des pécheurs dissolus, scandaleux, devenus tout d'un coup des pénitents humiliés, MASS. Confér. Excell. du sacerd..• Monique pleurait Augustin dissolu et infecté des erreurs les plus monstrueuses ; mais Monique ne le pleurait pas comme perdu, MASS. Confér. Zèle contre les vices..2° En parlant des choses. Vie dissolue.• Si cela est, on n'entendra plus, à vos tables, de ces discours dissolus dont elles ont été jusqu'à présent tant de fois profanées, BOURDAL. 6e dim. après la Pentec. Dominic. t. III, p. 39.• Qui porte, dans toutes les nations étrangères, des moeurs dissolues, FÉN. Dial. des morts anc. 15.• Un souverain pieux entouré d'une cour dissolue, MASS. Car. Mot. de conv..XIVe s.• Ainsi font les mauvais pasteurs qui errent toute jour es lieux dissolus, et vont à la taverne, Modus, f° LXVI, verso.• Bertran de Guësclin, qui ci est descendus, A fait de France issir deables dissolus, Guesclin. 8424.XVe s.• Et quant la matiere eut fort esté debattue, fut le conseil fort dissolu [irrésolu], et entre les serviteurs des princes y avoit plusieurs paroles, JUVÉN. Charles VI, 1380.XVIe s.• En habitz pompeux, dissoluz et lascifz, RAB. Pant. IV, Prol..• Le commun populaire, qui paravant se passoit à peu, en devint superflu, sumptueux et dissolu, AMYOT Péric. 16.• Ceste vie dissolue fut cause de luy augmenter sa maladie, AMYOT Sylla, 73.• Sans souffrir que l'on y feist ne que l'on y dist aucune chose dissolue, AMYOT Sertor. 40.• Defendant de passer obligation en lieu dissolu [taverne, mauvais lieu], Nouveau cout. génér. t. II, p. 131, dans LACURNE.Provenç. dissolut ; espagn. disoluto ; ital. dissoluto ; du latin dissolutus, de dissolvere, dissoudre (voy. dissoudre). Le sens propre est détaché, délié, déchaîné ; et de là le sens de : qui a perdu le lien, le frein moral.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREDISSOLU. - HIST. Ajoutez : XIIe s.• Maintes foiz vult [veut] malvoisouse crenmors [crainte] sembleir justice, et dissolue remissions pieteit, li Dialoge Gregoire lo pape, 1876, p. 310.XIIIe s.• Il n'est nus hons tant dissoluz, Tant trenchant ne tant esmouluz, S'ot [s'il entend] volentiers la Dieu parole, Ne le retraie d'uevre fole, GAUTIER DE COINSY les Miracles de la sainte Vierge, p. 379 (éd. l'abbé Poquet).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.