- disciple
- (di-si-pl') s. m.1° Celui qui reçoit un enseignement. Aristote fut le disciple de Platon.• St Chrysostome fut disciple de Libanius, qui était un fameux sophiste, MAUCROIX Préf. sur les hom. de St Chrys. dans RICHELET.2° Celui qui adhère à l'enseignement, aux doctrines d'un maître. Un disciple docile, fidèle.• L'on dit que ses disciples, qui entouraient son lit lorsqu'il mourut, lui ayant demandé s'il n'avait rien à leur recommander...., LA BRUY. Disc. sur Théophraste..• Xénophon fut certainement un des plus illustres disciples de Socrate ; mais il ne forma point de secte, ROLLIN Hist. anc. liv. XXVI, 1re part. ch. 1.• Consultant les botanistes les plus célèbres, et se rendant leur disciple pour se montrer bientôt digne d'être leur rival, CONDORCET Linné..• Quand on voit, dans les témoignages du temps, la réputation du grand Arnauld, et qu'on la cherche dans ses oeuvres, on sent que cet homme fut nécessairement supérieur à ce qu'il a laissé, et qu'il domina surtout par l'action de ses entretiens et de ses disciples et par la rapidité et l'à-propos de ses écrits, VILLEMAIN Dict. de l'Acad. Préface, p. XVII.Les disciples de Jésus-Christ, ceux qui écoutaient sa parole et ses enseignements, et aussi ceux qui aujourd'hui sont fidèles à la doctrine chrétienne.• N'oser se déclarer son disciple [de Jésus-Christ], c'est être son persécuteur, MASS. Panég. St Étienne..3° Par analogie.• On me croit son disciple [d'Annibal], et je le tiens à gloire, CORN. Nicom. II, 3.• Un si vaillant disciple aura bien le courage D'en mettre jusqu'au bout les leçons en usage, CORN. ib. III, 2.• Le disciple [le renard voulant devenir loup] aussitôt droit au coq s'en alla, Jetant bas sa robe de classe, Oubliant les brebis, les leçons, le régent, LA FONT. Fabl. IX, 12.• Disciple jeune encor de ces maîtres fameux, Sans gloire et cependant calomnié comme eux, GILBERT Mon apologie..Fig. Les disciples de la vérité.• La Providence dont M. de Pomponne est adorateur et disciple, SÉV. 388.DISCIPLE, ÉLÈVE. Disciple est peu usité dans son premier sens, qui est le sens propre ; mais il l'est beaucoup dans son sens emphatique. En ce sens, le disciple est celui qui adhère aux sentiments d'un maître, sans rien indiquer sur la manière dont a été prise connaissance de cette doctrine. L'élève est celui qui apprend d'un maître quelque science ou quelque art. Les disciples de Platon ; les élèves du peintre David, tandis que ses disciples sont ceux qui partagent ses principes en peinture. Ainsi on dit les élèves d'un professeur, les élèves d'un peintre, les élèves de l'école de droit, de l'école de médecine, de l'école polytechnique, de l'école normale. Au contraire on dit les disciples de Condillac, de Kant ; aujourd'hui encore on peut être le disciple d'Aristote ; mais c'est Alexandre qui fut son élève.XIIIe s.• Mi deciple qui o moi avoient demoré, s'esloignierent de moi, Psautier, f° 48.XIVe s.• Aristote fu disciple Platon, ORESME Eth. VI, 10.XVe s.• Jamais disciple eslongné de son maistre ne croistra en science, Perceforest, t. V, f° 43.XVIe s.• Disciple passe bien souvent le maistre, BRANT. Capit. fr. t. IV, p. 219, dans LACURNE.• Tel pedagoge, tel disciple, LEROUX DE LINCY Prov. t. II, p. 423.Provenç. disciple ; espagn. discipulo ; ital. discepolo ; du latin discipulus, de discere, apprendre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.