- despotisme
- (dè-spo-ti-sm') s. m.1° Pouvoir d'un despote, pouvoir absolu et arbitraire.• La Mésopotamie et la Perse où l'influence d'un éternel despotisme et des révolutions toujours sanglantes n'ont pu anéantir encore ni la fertilité naturelle du sol ni même l'industrie, CONDORCET Maurepas..• Que la dette contractée par le despotisme ne puisse plus être distinguée de celle qui a été contractée depuis la révolution, et je défie monseigneur le despotisme, s'il ressuscite, de reconnaître son ancienne dette, lorsqu'elle sera confondue avec la nouvelle, CAMBON Rapport, 14 août 1793, p. 73.Pouvoir exercé à la manière d'un despote, pouvoir oppressif. Le despotisme d'une assemblée.• Le despotisme tyrannique des souverains est un attentat sur les droits de la fraternité humaine, FÉN. Direction pour la conscience d'un roi, p. 88, dans RICHELET..2° Par extension, toute autorité tyrannique. Cet homme a établi le plus grand despotisme dans sa maison.• Il savait obliger sans faste et sans jamais faire éprouver, soit avant, soit après ses services, ce despotisme des bienfaiteurs qui fait plus d'ingrats encore que la perversité ou l'orgueil de ceux qu'on oblige, CONDORCET Maurepas..• Tout citoyen qui, même en ne voulant que le bien, craint d'exercer quelque genre de despotisme que ce soit, fût-ce celui de la bienfaisance...., MIRABEAU Collection, t. I, p. 16.Par une autre extension, mais toujours avec le même sens, tout acte qui contrarie vivement un esprit passionné.• Ici j'ose en parlant crier que c'est infâme ; Que c'est une injustice, un despotisme affreux ; Chut ! on vient, taisons-nous, C. DELAVIGNE Princesse Aurélie, V, 7.Fig.• Quand son système [de Ptolémée] eut fait place à celui de la nature, on se vengea sur son auteur du despotisme avec lequel il avait régné trop longtemps ; on accusa Ptolémée de s'être approprié les découvertes de ses prédécesseurs, LAPLACE Expos. V, 2.Despote.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.