- dauber
- (dô-bé) v. a.1° Frapper à coups de poing. Il a daubé vigoureusement celui qui l'avait insulté.2° Fig. et familièrement, railler quelqu'un, mal parler de lui, l'injurier.• Je les dauberai tant en toutes rencontres, qu'à la fin ils se rendront sages, MOL. Crit. de l'Éc. des f. 6.• On m'a dit qu'on va le dauber, lui et toutes ses comédies, de la plus belle manière, MOL. Impromptu, 3.• Dans les visites qui sont faites Le renard se dispense et se tient clos et coi ; Le loup en fait sa cour, daube au coucher du roi Son camarade absent...., LA FONT. Fabl. VIII, 3.• À ce que je puis voir, vous daubez ma méthode, MONTFLEURY Femme juge et partie, III, 2.Neutralement.• Comme sur les maris accusés de souffrance Votre langue en tout temps a daubé d'importance, MOL. Éc. des f. I, 1.3° Mettre en daube, faire une daube.4° Se dauber, v. réfl. Se battre. Ces écoliers se sont bien daubés.XIIIe s.• Papelart guilent moult de gent Por ce que daubé [garni] sont d'argent, Hist. de S. Leocade, ms. f° 31, dans LACURNE.XVIe s.• Frere Jan le daubba tant et trestant que je le cuydoys mort, RAB. Garg. IV, 16.• L'un ne cherche que la paix ; l'autre daube, espoussette et estrille en toutes façons, CHOLIÈRES Contes, t. I, Matinée 8.XVIIe s.• Un cavalier suedois, après qu'il lui eut [à Tilly] deschargé un coup de pistolet, lui dobba la teste du canon et faillit de l'assommer, le Soldat suédois, p. 80 (1633).Norm. dauber, prêter à usure ; génev. dauber, duper, tromper ; wallon, daubiner, taupiner, rosser ; angl. to daub, enduire, barbouiller ; de l'anc. allem. dubban, frapper, sens qui va avec toutes les significations, même celle de garnir, d'enduire ; car dubban est dans a-douber, qui, exprimant le coup donné au chevalier en l'armant, avait aussi pris le sens de munir, pourvoir. Dans les environs de Paris, on dit cela me daube, en parlant d'une douleur en un point du corps.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.