- cyprès
- (si-prê ; l's se lie : un si-prê-z élevé ; <
s. m. 1° Terme de botanique. Plante de la famille des conifères. Le cyprès est un arbre funéraire qu'on plante sur les tombes.• Mes mains ornèrent ce bocage ; Nul ne me suivra qu'un cyprès, CHAULIEU Louange de la vie champ..• ....Et toi, triste cyprès, Fidèle ami des morts, protecteur de leur cendre, Ta tige, chère au coeur mélancolique et tendre, Laisse la joie au myrte et la gloire au laurier, DELILLE Jardins, IV.• Le cyprès joint son deuil au deuil de ces mystères, DELILLE Énéide, III.Noix de cyprès, cônes globuleux, à écailles charnues, soudés avant la maturité seulement et qui, cueillis alors, sont usités comme très astringents.2° Fig. La mort, le deuil, la tristesse. Les cyprès funèbres.• Seule terre où je prends mes cyprès et mes palmes, MALH. V, 30.• J'irai sous mes cyprès accabler ses lauriers, CORN. Cid, IV, 2.• Souvent, pleurant sur eux [les guerriers], dans ma douleur muette, J'ai trouvé leur cyprès plus beau que nos lauriers, V. HUGO Odes, V, 8.Changer les lauriers en cyprès, changer la victoire en deuil, faire trouver la mort dans la victoire.3° Petit cyprès, espèce de santoline.XIIIe s.• Nus tabletier ne puet metre avec buis nule autre maniere de fust qui ne soit plus chier que buis, c'est à savoir cadre, benus [ébène], bresil et ciprès, Liv. des mét. 173.XIVe s.• Ou dit estude [cabinet] avoit un escrin de cyprès marqueté et ferré d'argent, DE LABORDE Émaux, p. 166.XVIe s.• Les masle et femelle du cyprès se discernent facilement : le masle seul porte des coques ou noix semblables à petites pommes de pin, O. DE SERRES 559.• Le cyprès ne se peut edifier que par semence, estans leurs branches inracinables, et leurs tiges vuides de rejettons, O. DE SERRES 558.Provenç. cypres ; anc. catal. ciprer ; espagn. cipres ; portug. cipreste ; ital. cipresso ; du latin cupressus, du grec.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.