- cynique
- (si-ni-k') adj.1° De chien.• Fièvre adurante et soif plus que cynique, J. B. ROUSS. I, Épigr. 5.Peu usité en ce sens.Terme de médecine. Spasme cynique, mouvement convulsif des joues, par lequel les lèvres s'écartent de manière à laisser voir les dents comme un chien irrité.2° Qui appartient à une philosophie affectant de braver les convenances. Diogène, philosophe cynique.• Antisthène d'Athènes, disciple de Socrate et chef de la secte cynique, IVe siècle avant J. C., BARTHÉL. Anach. table 5.Par extension, effronté. Homme cynique et bravant les convenances. Ses cyniques discours.• Les trois lettres sur le gouvernement sont d'un style dur, cynique et plus insolent que vigoureux, VOLT. Lett. Damilaville, 19 sept. 1766.• Je me fis cynique et caustique par honte, j'affectai de mépriser la politesse que je ne savais pas pratiquer, J. J. ROUSS. Confess. VIII.Obscène. Être cynique dans son langage. Vers cyniques.• Et si du son hardi de ses rimes cyniques Il [Régnier] n'alarmait souvent les oreilles pudiques, BOILEAU Art poétique, II.3° S. m. Philosophe cynique. Les cyniques étaient mordants et sans pudeur.• Quoique je ne fisse pas profession de mépriser la gloire en cynique...., DESC. Méth..• Cratès fleurissait à Thèbes vers la 113e olympiade et effaçait tous les autres cyniques de ce temps, ROLLIN Hist. anc. liv. XXVI, 1re part. ch. 2, art. 6.• Ils [les cyniques] reprochaient aux autres leurs défauts sans garder aucun ménagement, ajoutant même à leurs reproches un air de mépris et d'insulte ; c'est ce qui, selon quelques-uns, leur fit donner le nom de cyniques, parce qu'ils étaient mordants et qu'ils aboyaient après tout le monde comme des chiens, ROLLIN ib..• Souvent sous le manteau du cynique et du stoïcien, sous les apparences du désintéressement, du mépris des grandeurs, de la louange, des plaisirs, nous ne trouverons que des âmes bilieuses, rongées par l'envie, dévorées d'ambition, embrasées du vain désir d'une gloire usurpée toutes les fois qu'on ne la doit point aux avantages réels qu'on procure à la société, D'HOLBACH Ess. préj. ch. 7, dans DUMARSAIS, Oeuvres.• Les railleries, les satires, les invectives furent leurs armes, et ils ne ménagèrent personne ; voilà le caractère d'esprit qui était commun à tous les cyniques, CONDILLAC Hist. anc. III, 18.• Tout dégénère et surtout les vertus portées à l'excès ; d'ailleurs, comme il est plus aisé de les contrefaire, cette secte parut appeler à elle tous ceux qui, sans mérite, furent ambitieux de se faire un nom ; les cyniques passèrent donc du mépris des vices au mépris des moeurs et des bienséances ; ils devinrent impudents, ils mirent la sagesse à ne rougir de rien, CONDILLAC ib..Homme effronté et sans pudeur.• Issu de ces grands magistrats, Harlay en eut toute la gravité qu'il outra en cynique, SAINT-SIMON 17, 197.Terme venant du mot grec : chien.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.