- cymbale
- (sin-ba-l') s. f.1° Chez les anciens, instrument de percussion fait d'airain.Dans le langage de l'Écriture, bruit éclatant et vain.• Les vérités les plus terribles ne sont plus pour eux qu'un airain sonnant et une cymbale retentissante, MASS. Car. Parole..• Sans amour, ma gloire n'égale Que la gloire de la cymbale, Qui d'un vain bruit frappe les airs, RAC. Cantiques spirit. 1.2° Au plur. Aujourd'hui, instruments de percussion consistant en deux disques ou plateaux que l'on frappe l'un contre l'autre. Jouer des cymbales. Une cymbale, l'un des deux disques. J'ai trouvé une cymbale. Je ne sais à qui est cette cymbale.• Au moyen de ce tambour, on ôterait cette ferraille de cymbales qui fait un très mauvais effet, J. J. ROUSS. Mus. milit..3° Nom d'un jeu d'orgue à bouche et en étain compris parmi les jeux de mutation. Dans cet orgue le jeu de la cymbale est remarquable.4° Plante des murailles.XIIe s.• Loez lui en cymbles bien sonanz, loez lui en cymbles de ledece [liesse, joie], Liber psalm. p. 231.XVe s.• Engineurs, maçons, charpentiers, Que fumée suit voulentiers, Joueurs d'orgues ou de cymbale Feront mestier es maistres sales, E. DESCH. Poésies mss. f° 405, dans LACURNE.XVIe s.• L'enroué des cymbales, DU BELLAY VII, 53, recto..• Un elephant ayant à chascune cuisse un cymbale pendu, et un aultre attaché à sa trompe, MONT. II, 175.Terme dérivé d'un mot grec signifiant chose creuse. Au XVIe siècle, cymbale était masculin ; et Vaugelas prévient contre l'emploi de ce genre et dit que ce mot est toujours féminin.• On avait jadis le verbe cymbaler : Fuyez l'infâme inhumaine personne De qui le nom si mal cimbale et sonne Qu'abhorré est de toute oreille sainte, MAROT III, 54.Cymbale a été fait postérieurement sur le latin cymbalum, qui, ayant l'accent sur cym, avait donné dans l'ancienne langue cymble, comme cela devait être.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.