- couvée
- (kou-vée) s. f.1° Les oeufs qu'une femelle d'oiseau couve en même temps. Il y avait tant d'oeufs à la couvée.• Achetait un cent d'oeufs, faisait triple couvée, LA FONT. Fabl. VII, 10.2° Les petits éclos.• Notre alouette de retour Trouve en alarme sa couvée, LA FONT. ib. IV, 22.• On ne voit pas que le coq se mette aucunement en peine de la couvée, J. J. ROUSS. Inég. note M.• Poëte, prends ton luth ; c'est moi, ton immortelle, Qui t'ai vu cette nuit triste et silencieux, Et qui, comme un oiseau que sa couvée appelle, Pour pleurer avec toi descends du haut des cieux, A. DE MUSSET Poésies nouvelles, la Nuit de mai.3° Fig. et familièrement. Il se dit de certaines gens et de leur famille. Toute la couvée n'en vaut rien.• Quelle tristesse de se séparer de ce qui est bon, et quelle joie de voir partir une foule de Provençaux tels que vous me les nommez ! Ne vous souvient-il point de la couvée [visite nombreuse] de Fouësnel, et comme nous tirions agréablement le jour et le moment de leur bienheureuse sortie ?, SÉV. 346.• Et vous souhaite toute sorte de bonheur et à cette jolie couvée qui est sous votre aile, et qui vous doit donner tant de plaisir et de consolation, SÉV. t. VIII, lett. 762, dans POUGENS.XIIIe s.• Et s'el n'a pas prise provée D'eus deus ensemble la covée, Mes bien en chiet en jalousie Qu'el set ou cuide estre acoupie...., la Rose, 9840.XVe s.• Il viendra d'estrange terre par mer une grande couvée de fortes et merveilleuses gens en la grande Bretaigne qui toute la terre mettra en sa subgection, Perceforest, t. V, f° 97.XVIe s.• On remuera les oeufs une couple de fois durant la couvée [incubation artificielle], O. DE SERRES 358.• Pour les primeraines couvées seront les cabinets les plus chauds et ensuite les autres par ordre, O. DE SERRES ib..• Plusieurs petites couvées pourra-on assembler pour faire une grande bande de pouiets, O. DE SERRES 360.• Comme la meilleure conduite des poulets appartient au chapon, ainsi la plus profitable couvée est celle deue à la poule d'Inde, O. DE SERRES 361.• Ainsi pour vous, oyseaux du ciel, Ne sçauriez faire une couvée, MAROT t. II, p. 355.Couver ; Berry, couée ; saintong. coûée.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.