- courrier
- (kou-rié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des kou-rié-z actifs) s. m.1° Porteur de dépêches.• Et depuis jusqu'ici chaque jour ses courriers M'apportent en tribut ses voeux et ses lauriers, CORN. Pomp. II, 1.• Pour rendre ce commerce de lettres plus sûr et plus prompt, il établit, dans toute l'étendue de son empire, des courriers qui allaient jour et nuit et faisaient une diligence extraordinaire, ROLLIN Hist. anc. Oeuvres, t. II, p. 368, dans POUGENS.Courrier de cabinet, courrier envoyé par les ministres pour les affaires publiques.Familièrement. Courrier de malheur, celui qui annonce une fâcheuse nouvelle.2° Tout homme qui court la poste à cheval. J'ai rencontré quatre courriers. Voyager en courrier.• Par votre ordre en courrier j'ai précédé sa chaise, C. DELAV. Éc. des vieill. I, 2.3° Le préposé qui, voyageant dans la malle-poste, porte les lettres. Le courrier de Lyon. Répondez-moi courrier par courrier.La voiture où est le courrier. Voyager par le courrier.La totalité des lettres qu'on envoie ou qu'on reçoit par le même ordinaire de la poste. Faire, lire son courrier.• Il pouvait si peu se gêner que, le samedi même, jour de presque tous les courriers, il ne pouvait attendre pour sortir que le travail fût achevé, J. J. ROUSS. Confessions, 2e partie, liv. VII, 1743-1744.4° Nom qu'ont pris un grand nombre de journaux français et étrangers. Le Courrier français. Le Courrier des théâtres, de la mode.5° Terme ecclésiastique. Cellerier, et aussi, procureur ou intendant d'un évêque, d'un abbé, d'une communauté ecclésiastique.Courrier apostolique, celui qui, dans les temps de persécution, était chargé de porter aux fidèles les lettres des évêques.Aujourd'hui, officier chargé d'avertir les cardinaux de se trouver aux consistoires, aux chapelles que tient le pape.6° Terme d'art militaire. Courrier volant, projectile creux contenant une missive.7° Nom d'un oiseau qui est le chevalier à pieds rouges.8° Terme de marine. Petit bâtiment armé.L'Académie écrit courir par une seule r, et courrier par deux r ; l'ancienne orthographe, qui est encore dans Furetière, est courier.XIVe s.• Le chapitre et ses couriers sont en droit d'arrester dans l'enceinte de l'eglise les bayles et mestraux qui ont negligé de faire payer les gens et les aultres revenus de l'eglise dans le temps marqué, Ordonn. des rois, t. III, p. 269.XVe s.• Jehan Girard clerc courier et habitué en l'eglise collegiale de St Julien de Brioude, DU CANGE cursus..XVIe s.• Ayant surpris quelques courriers de Philippus, AMYOT Démétr. 28.Courre 1 ; ital. corriere. L'ancien français avait corlieu (voy. courlieu à l'étymologie).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.