- courbette
- (kour-bè-t') s. f.1° Terme de manége. Air relevé de manége consistant en un saut dans lequel le cheval lève et fléchit les deux membres antérieurs, pendant que, tenant les hanches basses, il les avance sous le ventre. Faire aller le cheval à courbettes.• Déjà Phébus, voisin de ses moites retraites, Ne semble plus mener ses chevaux qu'à courbettes, LA FONT. Ragotin, I, 1.Fig. Faire aller un homme à courbettes, avoir plein pouvoir sur lui, le gourmander.2° S. f. plur. Fig. Politesses, prévenances trop humbles.• À quoi servent, monsieur, les façons que vous faites ? Parlez donc, je suis las de toutes ces courbettes, REGNARD Folies amour. II, 3.• Les princes du sang furent ceux qui parurent avoir le moins de part à tant de courbettes [du duc du Maine], SAINT-SIMON 362, 29.Faire des courbettes, ramper devant quelqu'un.• Tout en me faisant de grandes courbettes, il travailla tellement à la sourdine, que, ne pouvant porter l'ambassadeur à me donner mon congé, il me mit dans la nécessité de le prendre, J. J. ROUSS. Conf. VII.• Ce qui n'empêchera pas que, traité comme Sancho, je ne reçoive partout cent courbettes moqueuses, avec autant de compliments de respect et d'admiration, J. J. ROUSS. Corresp. Lettre à M. de St-Germain, t. VII, p. 217, dans POUGENS..XVIe s.• Un grand coursier syrien, qui d'agiles bonds et courbettes faisait voler autour de soi une épaisse poussiere, YVER p. 534.• Il monta sur un cheval d'Espagne, le plus beau que j'aie veu de longtemps, et se manioit très bien, et faisoit de très belles courbettes, BRANTOME Dames gal. t. II, p. 298, dans LACURNE.Courber.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.