- corset
- (kor-sè ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au pluriel, l's se lie : des kor-sè-z étroits ; corsets rime avec traits, jamais, succès) s. m.1° Espèce de corsage baleiné lacé derrière, que les femmes portent en dessous de leurs robes, et qui enveloppe et suit exactement les formes du buste depuis la poitrine jusqu'au dessous des hanches. Mettre, lacer son corset.• Moi, je crois que son corset Lui rend la taille moins fine, BÉRANG. Voisin..• Et certain sein ne se reposant point, Allant, venant, sein qui pousse et repousse Certain corset en dépit d'Alibech, LA FONT. Diable..Le corset est aussi employé par les hommes qui veulent se serrer la taille et l'avoir fine.2° Le corps d'une cotte villageoise.• C'est la coquette Du village voisin Qui m'offre une conquête En corset de basin, BÉRANG. Rêverie..3° Terme de chirurgie. Espèce de bandage fait d'une ou de plusieurs pièces, qui embrasse la plus grande partie du tronc.XIIIe s.• Et lors m'envoya querre le roy pour manger avec li ; et je y alai à tout [avec] le corcet que l'en m'avoit fait en la prison des rongneures de mon couvertouer, JOINV. 253.• Quant on ot chanté tout à trait, Chascuns ala à son retrait, Qui dut son corset devestir Pour le sercot ouvert vestir, MACHAULT p. 86.XVIe s.• Elle vous avoit un corset D'un fin bleu lassé d'un lasset Jaune qu'elle avoit fait exprès, MAROT I, 201.• Corpset, PALSGR. p. 187.Diminutif de corps, par l'intermédiaire de l'ancien français cors.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECORSET. Ajoutez :• Frais de pose piquets, etc. ; corset avec peinture ; prix de l'arbre ; main d'oeuvre et plantation, Journ. offic. 6 juill. 1876, p. 4885, 2e col..5° Pendant la révolution, nom vulgaire des assignats, ainsi dits du nom d'un de ceux qui les imprimaient.• De quoi t'avises-tu de garder un poëte ? Un corset, chaque jour, est le prix de tes soins, DARU Épître à mon sans-culotte.• M. Desmaret tira de son portefeuille une liasse de petits billets de la banque de Prusse ; ils étaient grands comme une carte à jouer, et ressemblaient un peu aux corsets de la république, Extr. du Journal du graveur Lale, dans Papiers et corresp. de la famille impériale, Paris, 1870, p. 305.Ajoutez : XIVe s.• Ce furent celles [les dames anglaises] qui premierement admenerent cest estat en Bretaigne des grans pourfilz et des corsès fendus es costez, le Livre du chevalier de la Tour Landry, p. 47.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.