- copeau
- (ko-pô) s. m.1° Morceau, éclat enlevé d'une pièce de bois par un instrument tranchant.• [Elle] touche le poli des planches, ramasse des copeaux par terre, J. J. ROUSS. Ém. V.• La vieille femme jeta dans le feu quelques copeaux, CHATEAUB. Natch. II, 226.Vin de copeau, vin nouveau dans lequel on fait tremper des copeaux pour l'éclaircir2° Terme de fabricant de peignes. Copeau de bois, morceau de bois débité à la scie pour faire un peigne.3° Déchet des pierres dont on tire les ardoises.On a continué dans le XVIIe siècle à dire coupeau comme dans le XVIe siècle :• Ce maître-faiseur de coupeaux En tranche bientôt les poteaux Tout ainsi qu'il eût fait des raves, SCARR. Virg. trav. II.XIIIe s.• Et les coypiaulx et les chappuis Prendras en gré que j'en chappuis ; Car ce te plaist qu'on en puet faire, J. DE MEUNG Tr. 1618.XIVe s.• Le supliant prist une atele ou coipel à terre et le jeta vers sa femme, DU CANGE astula..XVIe s.• Va chez un menuisier, et tu trouveras que, quand il rabote quelque table, il se fait des escoupeaux longs et terves comme papier, PALISSY 28.• Ce vin ainsi preparé est appellé vin de coipeau, aiant prins son nom des coipeaux de fousteau dont il est composé, O. DE SERRES 224.• Tel disoit estre Socrate, parce que, le voyant au dehors et l'estimant par l'exterieure apparence, n'en eussiez donné un coupeau d'oignon, RABEL. Prol. du 1er livre..Norm. coipeau ; picard, copieux ; Berry, coupeau, coupiau ; génev. coupeau ; bas-lat. coipellus et coispellus. La dérivation paraît bien être de couper ; pourtant il est singulier qu'on ne le trouve jamais écrit colpeau, et que la voyelle soit coi plus souvent que cou ; cela donne de la consistance au soupçon de Diez qui se demande si on ne pourrait y voir un dérivé de cuspis, pointe ; le fait est que l'ancien français avait coispel au sens de pointe, d'épine ; qu'on trouve coispellus au sens de copeau ; et que dès lors on peut supposer une assimilation entre couper et cuspis.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.