- convoiteux
- convoiteux, euse(kon-voi-teû, teû-z') adj.Qui convoite. Convoiteux de gloire, de richesse.• Que son coeur convoiteux d'avarice ne crève, RÉGNIER Sat. X..• Si ton coeur convoiteux est si vif et si chaud, RÉGNIER Épît. I.• L'amour, comme tu sais, est un enfant gourmand ; Et, pour rassasier sa faim trop convoiteuse, Je trouve des soupirs une viande creuse, TH. CORN. l'Amour à la mode, IV, 7.Substantivement.• Cette part du récit s'adresse aux convoiteux ; L'avare aura pour lui le reste de l'exemple, LA FONT. Fabl. VIII, 27.XIIe s.• Là fu li juste sancs venduz et achatez ; As Gieus est Judas li coveitus alez, Th. le mart. 137.XIIIe s.• Ains commencierent li covoiteus de là en avant à retenir les choses, VILLEH. CVIII.• Je conois tant la maniere de Lombars que il sont par nature convoiteus de gaaigner, Chr. de Rains, 121.• Et Ysengrin moult s'en merveille, Qui defors fu moult angoisseus Et des anguilles covoiteus, Ren. 974.• À Dangier suis venu honteus, De ma pès fere convoiteus, la Rose, 3164.XIVe s.• Les convoiteux dient que ce sont richesses, ORESME Eth. 1111.• Convoiteux et malicieux changeurs, Ordonn. des rois de France, t. III, p. 322.XVe s.• [Messire Geffroy ayant songé à corrompre le capitaine Aimery] s'y inclina, pourtant que celui Aimery estoit Lombard, et Lombars de leur nature sont convoiteux, FROISS. I, I, 326.• Et dirent bien [les chevaliers] que or et argent y estoient efforcéement accourus d'Angleterre, et que François sont trop convoiteux, FROISS. I, I, 10.XVIe s.• Esprits volages et trop convoiteux de nouveauté, CALV. Instit. 355.• Nul ne cognoist estre avare, nul convoiteux ; encores les aveugles demandent un guide ; nous nous fourvoyons de nous mesmes, MONT. III, 106.Provenç. cobeitos, cubitos ; espagn. codicioso ; portug. cubiçoso ; ital. cubitoso ; mot formé du bas-latin cupiditia (voy. convoitise).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.