- conviction
- (kon-vi-ksion ; en poésie, de quatre syllabes) s. f.1° Nécessité où l'on met quelqu'un, par des preuves, de reconnaître la vérité qu'on lui présente. La conviction du coupable. Il était facile aux infracteurs d'éviter la conviction ou le châtiment de leurs fautes.• Ne faut-il pas que vous soyez bien imprudents d'avoir fourni vous-mêmes la conviction de votre mensonge par les autres lettres que vous avez imprimées ?, PASC. Prov. 16.• Quelle conviction et quelle horreur, quand Dieu, en vous rejetant de sa présence, vous dira...., BOURD. Dominic. Pardon des injures, 344.2° Certitude raisonnée. Avoir l'intime conviction d'une chose.• Je voudrais qu'ils eussent des raisons claires et des arguments qui portent conviction, LA BRUY. XVI.• Il y a bien loin, chez eux, de la profession à la croyance, de la croyance à la conviction, de la conviction à la pratique, MONTESQ. Lett. pers. 75.• C'est un désir, mais ce n'est pas une conviction réelle, MASS. Av. Bonh..• Cette conviction de la perversité humaine qui endurcit ou afflige la plupart de ceux qui gouvernent, CONDORCET Maurepas..3° Preuve irréfragable. On l'accuse de divers crimes, et on a les convictions en main. Ce qu'il a dit fournit une conviction contre lui.CONVICTION, PERSUASION. La conviction s'adresse exclusivement à l'esprit ; elle l'oblige à confesser, à reconnaître, à adhérer. La persuasion s'adresse autant au coeur qu'à l'esprit ; aussi, pour agir, a-t-elle moins besoin de preuves qui ne laissent point d'alternatives.Lat. convictio, de convictum, supin de convincere, convaincre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.