- contre-peser
- (kon-tre-pe-zé ; la syllabe pe prend l'accent grave, quand la syllabe qui suit est muette : je contre-pèse) v. a.1° Faire contre-poids.• Il faudrait toujours un même poids pour contre-peser l'eau, PASC. Équil. des liqueurs, I.• Je veux expliquer pourquoi un poids de quatre livres est contre-pesé par un poids d'une livre, VOLT. Newt. I, 10.Absolument.• Si on porte un grand poids d'un côté, on se sert de l'autre pour contre-peser, BOSSUET Conn. de Dieu, II, 13.2° Fig.• L'orgueil contre-pèse toutes nos misères ; car, ou il les cache, ou, s'il les découvre, il se glorifie de les connaître, PASC. Pens. part. 1, art. 5.XIIIe s.• Et por ce pot on metre à paine trop grant estimation en contre-peser le damace du servage à le [la] feme, BEAUMANOIR XLV, 25.XIVe s.• Quant la passion, si comme seroit la bateure, est mesurée et contrepesée, donques ce que un a souffert est appellé damage, ORESME Eth. 148.XVIe s.• Si l'homme estoit contrepoisé avec la vanité, il seroit trouvé plus vain qu'icelle mesme, CALVIN Instit. 207.• Ils semblent contrepoiser en une mesme balance les bonnes oeuvres et mauvaises, CALVIN ib. 657.• Celuy qui contrepoise son coust [de la vertu] à son fruict, MONT. I, 70.• Le prouffit ne contrepoise point au danger [il y a plus de danger que de profit], M. DU BELL. 363.• Ceux là sont reputez bien heureux, auxquels la fortune a contrepezé le bien avec le mal, AMYOT P. Aem. 57.Contre, et peser ; provenç. contrapezar ; anc. espagn. contrapesar ; ital. contrappesare.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.